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Mort en France du président du groupe chinois HNA

Wang Jian, cofondateur et président de HNA, s'est tué accidentellement en voulant se faire prendre en photo à Bonnieux, dans le sud de la France. Il a fait une chute mortelle après être monté sur un muret. KEYSTONE/AP HNA Group sda-ats

(Keystone-ATS) Wang Jian, président du géant chinois HNA, est mort à la suite d’une chute. Il se trouvait en Provence pour un voyage d’affaires, ont annoncé la gendarmerie et le conglomérat, notamment actionnaire des sociétés helvétiques Gategroup, SR Technics et Swissport.

Wang Jian, 57 ans, visitait le village de Bonnieux, dans le Vaucluse, où la gendarmerie a été appelée mardi peu avant 11h00 pour constater cette chute mortelle. “Il s’est mis au bord du précipice pour se faire prendre en photo par sa famille et il est tombé. Il était monté sur un petit muret dans le centre de Bonnieux et a fait hier matin une chute d’une quinzaine de mètres”, a déclaré mercredi à Reuters le lieutenant-colonel Hubert Mériaux, du groupement de gendarmerie du Vaucluse.

“Une enquête a été ouverte”, a-t-il ajouté en précisant qu’une autopsie devait être pratiquée pour déterminer les causes exactes du décès, à savoir par exemple s’il a ou non fait un malaise. “Les témoignages permettent de privilégier la piste accidentelle.” Les secours n’ont pu le ranimer malgré un massage cardiaque, précise-t-on de source proche de l’enquête.

“Nous pleurons la perte d’un dirigeant exceptionnellement doué et d’un modèle, dont la vision et les valeurs continueront à servir de guide pour tous ceux qui ont eu la chance de le connaître”, a indiqué HNA dans son communiqué.

Rachats en masse

A l’instar de Wanda (immobilier, cinéma), Fosun (tourisme, divertissement) ou Anbang (assurance, hôtellerie), le groupe fondé en 2000 dans l’île tropicale de Hainan fait partie des conglomérats qui sont depuis l’an dernier dans le viseur des régulateurs chinois. Ceux-ci sont préoccupés par l’ampleur des prêts qu’ils ont contractés pour financer leurs acquisitions, particulièrement à l’étranger.

Bâti autour de la compagnie aérienne Hainan Airlines, HNA s’est développé rapidement à coup d’acquisitions tous azimuts. Le groupe a dépensé au moins 50 milliards de dollars (49,2 milliards de francs) ces deux dernières années dans des investissements et prises de participations, non sans de vives controverses sur l’opacité de ses complexes structures d’actionnariat.

HNA est ainsi entré au capital de plusieurs compagnies aériennes étrangères: Aigle Azur (France), Virgin Australia (Australie), TAP (Portugal) ou encore Azul (Brésil). Dans la logistique, il a mis la main sur le zurichois Gategroup, prestataire de services à bord pour le transport aérien. Il avait également dévoilé en 2016 le rachat de la branche de location d’avions du groupe américain CIT pour 10 milliards de dollars.

Dette de 638 milliards de yuans

Le conglomérat connaît actuellement des difficultés financières qui ont contribué à l’annulation lundi de l’achat d’une activité de logistique en Australie. A la demande du gouvernement chinois, HNA s’efforce de réaliser des cessions et de se désengager de coûteux actifs immobiliers pour renflouer sa trésorerie.

HNA vend désormais des actifs pour réduire son endettement, agréant la cession de l’équivalent de 10 milliards de dollars dans l’immobilier cette année, ainsi que de participations dans Deutsche Bank et Hilton Worldwide Holdings.

Fin 2017, HNA a annoncé que son endettement total s’élevait à environ 638 milliards de yuans (95,3 milliards de francs), en hausse de 36% par rapport à fin 2016. En prenant en compte l’ensemble des entités qu’il contrôle, on pourrait arriver à une dette d’environ 1000 milliards de yuans, selon l’agence financière Bloomberg.

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