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Moustiques et tiques prolifèrent avec la hausse des températures

(Keystone-ATS) Le réchauffement de la planète fait de grands perdants: les rhododendrons des Alpes ou les sapins rouges doivent se battre pour survivre. A l’inverse, moustiques, mouches et autres tiques en profitent pour s’installer plus au nord.

Parmi les perdants climatiques en 2015 figure le rhododendron des Alpes, souligne le WWF dans un communiqué mardi. S’il continue actuellement de fleurir allègrement, l’ONG avance qu’il aura vraisemblablement disparu des Alpes suisses d’ici 2085, en se basant sur des études de l’Université de Lausanne.

Le sapin rouge est aussi affecté par le climat du Plateau suisse, de plus en plus sec et chaud. La star de la sylviculture helvétique ne va pas s’assécher, mais souffrir d’un stress durable qui le rendra plus vulnérable aux maladies et aux nuisibles.

Des chercheurs de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) tablent sur sa disparition du Plateau suisse et sa propagation en altitude, où il devra concurrencer le hêtre.

Les nuisibles en altitude

La tique, celle du mouton par exemple, profite en revanche de la hausse des températures. Au cours des 50 dernières années, elle a conquis des habitats jusqu’à 1100 m. au-dessus du niveau de la mer, alors qu’on ne la rencontrait auparavant pas au-dessus de 700 m, selon des chercheurs de l’Université de Munich.

Comme le nombre de jours où les températures sont inférieures à -12 °C diminue, cet insecte est de plus en plus actif l’hiver et cherche des hôtes même en cette saison. Les températures élevées accélérant son cycle de vie en stimulant la croissance des œufs, les maladies transmises par ces insectes devraient aussi augmenter.

La prolifération de la mouche drosophile, au rythme de reproduction vertigineux, n’est plus jugulée par des hivers rigoureux, de plus en plus rares. Et sa cousine asiatique, la drosophile suzukii, est venue la rejoindre en Europe.

Transmission de la dengue

Le moustique se régale également. Depuis 2010, quelques cas de dengue transmise localement en Europe ont été signalés. Le porteur de la maladie, le moustique tigre asiatique, originellement absent des régions occidentales, est signalé au Tessin depuis 2003 et observé avec précision par l’Institut tropical de Bâle.

Le moustique tigre asiatique transmet par exemple le virus du chikungunya, ainsi que d’autres maladies pouvant occasionner des séquelles durables. De même le phlébotome, qui vient de l’espace méditerranéen et apprécie la chaleur, s’est désormais établi en Suisse.

La blatte orientale, nuisible des denrées stockées, en profite pour prendre ses quartiers. En Suisse, on peut l’observer sur les murs extérieurs des bâtiments en hiver. La blatte forestière ambrée, d’abord originaire de Méditerranée, a également traversé les Alpes dès les années 90.

Enfin les cercaires, ou “puces de canard”, pullulent en été. Par forte chaleur, on dénombre jusqu’à trois générations de parasites par an au lieu de deux, comme ont pu le constater des chercheurs de Stuttgart.

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