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Municipales: percée du M5s à Rome, un coup de semonce pour Renzi

Virginia Raggi arrive en tête du premier tour des élections municipales à Rome. KEYSTONE/AP ANSA/ALESSANDRO DI MEO sda-ats

(Keystone-ATS) Le Mouvement antipartis cinq étoiles (M5S) a obtenu un résultat “historique” en arrivant nettement en tête du premier tour des municipales à Rome. Un avertissement pour le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, avant un référendum à haut risque en octobre.

Virginia Raggi, la candidate du M5S, a recueilli 35,37% des suffrages selon des résultats quasi-définitifs lundi. Elle affrontera le 19 juin, Roberto Giachetti, du Parti démocrate (PD, centre-gauche) de M. Renzi, resté loin derrière (24,80%).

Si ce résultat n’est pas vraiment une surprise, la brune avocate de 37 ans ayant toujours été donnée favorite par les sondages, le score relativement bas du représentant du parti au pouvoir est plus étonnant.

Au second tour, M. Giachetti pourrait espérer gagner les 10,95% récoltés par le centre-droit, qui gouverne avec le PD.

Mais cela sera sans doute bien insuffisant face au score du M5S, auquel pourraient s’ajouter les 20,68% des voix recueillies par Giorgia Meloni, arrivée troisième et soutenue par la Ligue du Nord, le parti populiste et anti-immigrés de Matteo Salvini, pour qui l’ennemi est avant tout M. Renzi.

Un boulevard pour Raggi

Un boulevard semble donc se dessiner pour Virginia Raggi, qui a déjà évoqué dans la nuit “le vent du changement” pour la capitale italienne, dont elle deviendrait la première maire.

Face à tel camouflet, doublé du fait que sa candidate à Naples n’a même pas atteint le second tour, Matteo Renzi s’est déclaré lundi “insatisfait” et devra en tirer quelques leçons.

Rome n’est pas l’Italie, et à Milan, en tête mais de très peu, comme à Turin ou Bologne, les candidats du PD sont bien placés pour l’emporter.

Scandale “Mafia Capitale”

Mais le parti au pouvoir veut reconquérir la Ville éternelle, plombée par le scandale “Mafia Capitale”, un vaste réseau de corruption tissé par le crime organisé au sein de la municipalité, après avoir poussé à la démission Ignazio Marino (PD) pour une affaire de notes de frais douteuses.

M. Renzi souhaite en effet une victoire dans la capitale pour asseoir sa mainmise sur la politique italienne, lui qui depuis son score aux européennes de juin 2014 (40,1%), navigue sans opposition réelle.

Renzi joue sa carrière

D’autant que la victoire annoncée de Virginia Raggi à Rome pourrait se doubler de celle d’une autre femme du M5S, Chiara Appendino, à Turin, arrivée deuxième avec plus de 30% face au maire sortant Piero Fassino (PD) et ses 41,86%.

Matteo Renzi est donc clairement averti: il jouera bien sa carrière politique en octobre, lors du référendum par lequel les Italiens devront valider une importante réforme constitutionnelle.

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