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Nigeria: une partie des écolières enlevées par Boko Haram retrouvées

L'enlèvement par le groupe Boko Haram de 276 lycéennes à Chibok en 2014 avait déclenché une vague d'indignation mondiale (archives). KEYSTONE/AP/SUNDAY ALAMBA sda-ats

(Keystone-ATS) L’armée a retrouvé mercredi 76 écolières disparues après un raid mené par des combattants de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué des parents des victimes et un responsable local. Les corps de deux autres jeunes filles ont aussi été découverts.

Plus de 90 écolières étaient portées disparues après cette attaque dans le village de Dapchi, dans l’Etat de Yobe, soit le plus important rapt de ce genre depuis l’enlèvement en 2014 de 270 élèves d’une école de Chibok. Reuters n’a pas été en mesure de déterminer le sort des autres jeunes filles portées disparues.

Scènes de panique

Les insurgés du groupe djihadiste nigérian, lourdement armés, ont mené lundi un assaut sur le village. Ils ont tiré en l’air et fait exploser des grenades, selon les témoignages des habitants recueillis par l’AFP. La plupart des élèves et les professeurs de la Girls Science Secondary School se sont enfuis en brousse, craignant d’être enlevés par les combattants.

Jointe au téléphone, l’une des jeunes filles ayant réussi à s’échapper, Aisha Yusuf Abdullahi, a décrit “une expérience traumatisante”. “Nous étions dans la mosquée sur le point de commencer les prières du soir quand nous avons entendu des coups de feu”.

“Dans la panique, certaines ont escaladé la clôture et sauté dans des véhicules stationnés à l’extérieur, sans savoir à qui ils appartenaient”, a expliqué l’adolescente de 16 ans. Aisha a dit être parmi les chanceuses qui sont “rentrées en courant” dans l’école jusqu’au bureau de la directrice, où elles sont restées cachées en attendant que les insurgés repartent.

Motifs incertains

Les véritables motivations des assaillants à Dapchi restent floues, même si certains villageois affirment qu’ils ont visé en priorité l’établissement scolaire. Après s’être rendus dans l’école déserte, les insurgés ont en outre pillé plusieurs magasins à la recherche de vivres et de matériel, selon des médias locaux.

Les rumeurs de paiement de rançons en échange des lycéennes de Chibok libérées pourraient inciter le groupe djihadiste à commettre d’autres enlèvements, prévient Amaechi Nwokolo, analyste pour le Roman Institute for International Studies à Abuja.

“Ils ont compris que les kidnappings peuvent être un nouveau moyen de récupérer de grosses sommes d’argent” pour acheter des armes, des munitions et des véhicules, souligne-t-il. Mais selon d’autres observateurs, la quête de moyens de subsistance au jour le jour reste le principal objectif du groupe djihadiste.

Insurrection sanglante

Boko Haram, dont le nom signifie “l’éducation occidentale est un péché”, mène depuis 2009 une insurrection sanglante dans le nord-est du Nigeria ayant fait plus de 20’000 morts et 2,6 millions de déplacés. Il a kidnappé des milliers de personnes, dont des femmes et des enfants.

En 2014, l’enlèvement de 276 lycéennes à Chibok avait déclenché une vague d’indignation mondiale, donnant au groupe une tragique notoriété sur la scène internationale.

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