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Nombreux Romands à la première Pride de Suisse italienne

Près de 7000 participants ont écouté les propos du conseiller fédéral Ignazio Cassis, samedi à l'arrivée du cortège de la Pride à Lugano. KEYSTONE/TI-PRESS/PABLO GIANINAZZI sda-ats

(Keystone-ATS) Près de 7000 personnes ont pris part samedi à la Pride à Lugano. Au terme du cortège qui a commencé sous l’orage, le conseiller fédéral Ignazio Cassis, ovationné par la foule, a condamné toute attitude violente et discriminatoire basée sur la préférence sexuelle.

M.Cassis a salué au nom du Conseil fédéral les participants à cette première Pride en Suisse italienne. Comme ministre des affaires étrangères, il est conscient que, dans plus de 70 pays du monde, l’homosexualité est illégale et parfois punie par la mort.

Rôle de la Suisse

Et le conseiller fédéral de rappeler le rôle de la Suisse dans la défense des droits humains indépendamment de l’orientation sexuelle. “Il y a quelques jours, jai évoqué cette question avec une délégation biélorusse. L’ouverture d’une ambassade suisse à Minsk est aussi liée à l’acceptation des personnes homosexuelles”, a-t-il déclaré.

Ignazio Cassis s’est dit “frappé par la beauté de cette foule joyeuse, colorée et pacifiste, ainsi que par l’accueil de la population. Notre société a beaucoup évolué en 20 ans. Lorsque j’étais médecin au Tessin et m’occupais de sida, parler de cette maladie ou d’homosexualité était tabou!”, a-t-il renchéri.

Courage et ouverture

M.Cassis s’est félicité du courage des autorités luganaises et des organisateurs qui ont su mettre sur pied une manifestation de ce genre “dans une région comme le Tessin, traditionnellement plutôt conservatrice et catholique”. Avant lui, le maire de Lugano Marco Borradori et la présidente du Grand Conseil tessinois Pelin Kandemir Bordoli se sont réjouis du succès de cette première édition tessinoise et de son importance pour l’ouverture du canton vis-à-vis des minorités.

C’est sous le soleil revenu que les orateurs se sont exprimés au terme d’un cortège qui s’était ébranlé sous l’orage. Le défilé a parcouru les quais du lac et le centre-ville jusqu’au “village” de la Pride installé à proximité du stade de football.

Cette pride n’avait pas de revendication politique particulière. Ce n’est pas le moment, selon son porte-parole. L’objectif, outre la fête, est de trouver une visibilité à long terme.

Nombreux Romands

Ce rassemblement au Tessin s’adressait cette année aussi aux participants LGBT de Suisse romande, où il n’y aura pas de pride en 2018. D’où la présence de très nombreux Romands dans la foule.

Le défilé marquait le point culminant d’une semaine de spectacles et concerts à l’enseigne du respect des droits sociaux et civils des personnes LGBT. L’événement se terminera dimanche par un traditionnel brunch et un tournoi de beach-volley.

La manifestation qui a lieu depuis 1969 à l’appel des associations LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) a, comme d’habitude, suscité la protestation des milieux catholiques conservateurs. Ceux-ci n’ont toutefois pas obtenu l’autorisation de la municipalité de contre-manifester.

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