Des perspectives suisses en 10 langues

Obama et les dirigeants européens pour une mission maritime Otan/UE

(Keystone-ATS) Les dirigeants américain, allemand, britannique, italien et français ont appelé Otan et UE à travailler en commun “pour maîtriser les flux de migrants” provenant de Libye. Washington s’est dit favorable à une idée italienne prévoyant des patrouilles de l’Otan.

“Les dirigeants ont (…) appelé l’Otan et l’UE à tirer parti de leur expérience en mer Égée pour voir comment maîtriser de façon ordonnée et humaine les flux de migrants en Méditerranée centrale”, a indiqué la Maison-Blanche.

Elle s’exprimait dans un communiqué diffusé après la rencontre entre les présidents américain et français, Barack Obama et François Hollande, les chefs de gouvernement britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi, et la chancelière allemande Angela Merkel.

Auparavant, M. Renzi avait déclaré que le président Obama avait donné son “accord” au projet italien controversé prévoyant des patrouilles de l’Otan au large de la Libye pour bloquer l’activité des passeurs et tenter de réduire le flux de migrants vers l’Europe.

Pour un commandement de l’UE

Berlin soutient le principe d’une mission navale de l’Otan pour combattre le trafic d’armes, mais aussi de personnes, mais préférerait qu’elle soit sous commandement européen plutôt que de l’Otan.

“Nous avons une mission navale européenne, l’EUNAVFOR, aussi appelée Sophia, qui est tout à fait efficace”, contre les passeurs au large des côtes libyennes, a souligné Mme Merkel.

Les cinq dirigeants occidentaux ont abordé la crise migratoire, l’instabilité et l’infiltration islamiste en Libye, d’où quelque 350’000 personnes sont parties en mer pour rejoindre l’Italie depuis début 2014.

Préparatifs en cours

La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, avait révélé plus tôt que des préparatifs étaient en cours pour lancer, d’ici trois mois, de premières patrouilles maritimes de l’Otan au large de la Libye. Selon elle, l’Alliance atlantique doit approuver ce plan lors de son sommet de Varsovie le 7 juillet.

Cette mission s’inscrirait dans un plan italien plus large visant à fermer la route maritime occidentale vers l’Europe et à renvoyer les migrants économiques dans leur pays d’origine. En retour, ils bénéficieraient d’une aide financière pour créer chez eux des centres d’accueil et de réinsertion.

Une stratégie vivement critiquée par des organisations de défense des droits humains. Celles-ci estiment que la moitié des migrants arrivant en Italie sont éligibles au droit d’asile en Europe.

L’Otan mène déjà une opération navale en mer Egée pour combattre les réseaux de passeurs entre Turquie et Grèce. Mais une opération au large de la Libye serait plus compliquée et potentiellement dangereuse, vu l’instabilité du pays et la présence, sur la côte, de rebelles alliés à l’EI.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision