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OMC: situation très difficile à moins de 2 mois de la ministérielle

Le directeur général de l'OMC Roberto Azevedo a demandé mardi à Genève aux Etats membres de décider quelles seront les thématiques à discuter lors de la ministérielle de Buenos Aires (archives). KEYSTONE/EPA/ROMAN PILIPEY sda-ats

(Keystone-ATS) La ministérielle de l’OMC en décembre à Buenos Aires s’annonce “compliquée” et “très difficile” pour obtenir des accords. La priorité de nombreux pays se porte sur le soutien interne à l’agriculture sur lequel la Suisse continue de s’opposer à une proposition de l’UE.

“Il n’y a aucune indication de consensus sur aucun sujet”, a dit mardi une source proche des négociations commerciales à Genève. Cette personne ne s’attend ni à un “effondrement” de l’organisation, ni à un succès important. Une réunion des chefs de délégation a eu lieu mardi, une dizaine de jours après une rencontre entre plus de 40 ministres.

Dans son discours, le directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Roberto Azevedo a appelé les 164 membres à choisir quelles seront les thématiques à discuter en Argentine et celles qui devront faire l’objet d’un programme de travail en 2018. En cas de blocage, certains membres pourraient choisir de discuter à l’avenir de manière plurilatérale et non dans le cadre de l’OMC.

Les Etats-Unis souhaitent eux à nouveau que la ministérielle se penche sur l’avenir de l’organisation, notamment le processus de Doha. Parmi les thématiques les plus abordées par les membres, selon la source, figurent notamment les subventions à la pêche, le soutien interne à l’agriculture, la détention de stocks agricoles publics ou les réglements intérieurs sur les services.

Document unifié sur la pêche

Les sept propositions pour réduire les subventions à la pêche ont été consolidées dans un seul document. Un consensus pourrait se dégager au moins sur l’élimination des mesures de soutien illégales et le reste pourrait être l’objet d’un programme de travail, selon la source proche des négociations.

Sur le soutien interne à l’agriculture, de nombreuses propositions ont été lancées. Certains pays souhaitent une approche différenciée. Après avoir accepté d’ici 2020 ses subventions aux exportations agricoles, la Suisse va continuer à s’opposer avec d’autres Etats à la proposition de l’UE et du Brésil.

Ces deux acteurs souhaitent limiter le soutien qui constitue une distorsion au commerce en proportion de la valeur de la production agricole nationale. Une mesure “trop ambitieuse et déséquilibrée” selon la Suisse qui dénonce un dispositif adapté aux réformes européennes déjà prises.

Commerce électronique cher à Berne

L’UE veut aussi lier soutien interne et détention de stocks publics, un rapprochement inacceptable pour un groupe de pays. Les membres s’étaient donné pour mandat de résoudre cette thématique à Buenos Aires.

Mardi, l’ambassadeur suisse auprès de l’OMC Didier Chambovey a lui plutôt insisté sur les questions importantes pour Berne qui ne font pas partie du processus de Doha. Il a mentionné le commerce électronique, la facilitation de l’investissement et les très petites et petites entreprises.

Sur la première, les membres devront par ailleurs décider d’un renouvellement ou non pour deux ans du moratoire sur la taxation des transactions électroniques. Les camps sont divisés et certains pays conditionnent une prolongation à un objectif de discuter du commerce électronique d’ici fin 2019.

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