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On cogite aussi sur le revenu de base en France

Les Suisses se prononceront sur le revenu de base inconditionnel le 5 juin (archives). KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN sda-ats

(Keystone-ATS) Le versement d’un revenu universel couvrant les besoins minimaux pour le logement, la santé ou la retraite est-il possible ? Oui, si son montant est “proche du seuil de pauvreté”, répond dans une étude la Fondation Jean-Jaurès, proche du Parti socialiste.

Un mois après l’appel du Premier ministre à ouvrir le débat sur la mise en place d’un revenu universel, la Fondation Jean-Jaurès, qui assure ne pas prendre parti sur “l’opportunité d’une telle réforme”, publie dimanche une étude dans laquelle elle a chiffré l’impact de la mise en place d’un “revenu de base” en termes de redistribution et de rapport au travail.

Une “telle réforme constituerait une révolution d’une ampleur similaire à celle de la création de la sécurité sociale en 1946”, écrit la Fondation, alors que le sujet est de plus en plus présent dans le débat public.

Trois hypothèses ont été retenues par les auteurs du rapport: avec des montants d’allocation de 500, 750 et 1000 euros par mois.

Si chaque cas est finançable, “le niveau intermédiaire” de 750 euros, avec un montant variable suivant l’âge, apparaît selon le groupe de travail comme “l’utopie la plus réaliste”.

Versée à tous les Français jusqu’à 65 ans, l’allocation serait fixée à 225 euros jusqu’à 15 ans, puis 375 euros jusqu’à 18 ans. Elle atteindrait 750 euros entre 18 et 65 ans pour atteindre 1125 euros après 65 ans, suggère l’étude.

Hausse de la TVA

Une mesure dont le coût est évalué à 565 milliards d’euros, soit 26% du PIB, et qui “pourrait être financée en réorientant l’ensemble des dépenses actuelles de protection sociale (retraite, assurance-maladie, chômage, allocations familiales), à l’exception de celles consacrées à la prise en charge des affections de longue durée”, écrit le groupe de réflexion.

A cela s’ajouterait “une hausse de deux points de la TVA, dans une logique consistant à faire peser davantage la protection sociale sur la consommation plutôt que sur le travail”, poursuivent les auteurs.

Ce niveau d’allocation, “proche du seuil de pauvreté absolue”, permettrait “de couvrir les besoins essentiels de chacun en termes de logement, de santé ou de retraite, en limitant les effets désincitatifs sur la recherche d’emploi”, estiment-ils.

Le versement de tout ou partie de la prestation pourrait être réalisé sous la forme de bons échangeables contre des prestations de services publics dans les secteurs des transports, du logement, de la santé ou encore de la culture, suggèrent-ils.

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