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Onze candidats UDC dans la course à l’élection au Conseil fédéral

(Keystone-ATS) Onze candidats UDC sont en lice pour l’élection au Conseil fédéral: deux Romands, un Tessinois, huit Alémaniques, mais aucune femme. Les sections cantonales du parti avaient jusqu’à vendredi pour proposer leurs poulains à la commission de sélection interne.

Les deux Romands officiellement candidats à la candidature UDC sont le conseiller d’Etat valaisan Oskar Freysinger et le Vaudois Guy Parmelin. Du côté tessinois, le parti a créé la surprise en proposant le conseiller d’Etat Norman Gobbi, pourtant membre de la Lega.

Il est “peu probable” qu’il y en ait plus, a indiqué à l’ats le Vaudois Jean-Pierre Grin, membre de la commission. Celle-ci va contrôler lundi s’ils sont éligibles et transmettra ses recommandations au groupe parlementaire. Ce dernier choisira le ticket final le 20 novembre.

Et le suspense est grand, car les candidats ne sont pas sur un pied d’égalité dans cette course à l’élection du 9 décembre. Les critères régionaux, leurs expériences politiques ou leur profil devraient peser dans la balance.

Profils très différents

Ainsi, même si Oskar Freyinger (55 ans) s’enorgueillit de son expérience au Conseil d’Etat valaisan et qu’il se dit collégial, son côté provocateur pourrait lui porter préjudice. Guy Parmelin (56 ans) incarne en revanche un mélange détonant de bonhomie vaudoise et de politique blochérienne.

Mais l’atout du Valaisan au catogan fait défaut au conseiller national de Bursins (VD): celui-ci a refusé de briguer le Conseil d’Etat vaudois en 2011, faisant perdre à l’UDC le siège qu’elle détenait au gouvernement cantonal.

Dernier obstacle pour ces deux papables: le Conseil fédéral compte déjà deux francophones. Or la composition la plus classique du gouvernement rassemble cinq Alémaniques et deux Latins.

Autre candidature latine, Norman Gobbi, 38 ans. Ce membre de la Lega pourrait devenir le premier conseiller fédéral de Suisse italienne depuis le retrait de Flavio Cotti en 1999.

Mais sa candidature divise. Le tonitruant président du Conseil d’Etat tessinois a fait couler beaucoup d’encre avec sa politique anti-frontalière.

Le Grison Heinz Brand favori

Outre-Sarine, ils sont huit prétendants à viser le siège de la conseillère fédérale PBD Eveline Widmer-Schlumpf, qui se retire après deux mandats. On retrouve notamment le conseiller national Heinz Brand, 60 ans, du même canton que la ministre des finances.

Expert en migration, il a récemment défendu des positions particulièrement dures en matière d’asile. Président de santésuisse, il est aussi l’un des pères de l’initiative UDC “Le droit suisse au lieu des juges étrangers (initiative pour l’autodétermination)”. D’aucuns le voient comme favori.

Ce qui n’est pas le cas du Bernois Albert Rösti, 48 ans. Ce fils de paysans de Kandersteg a échoué dans sa tentative d’entrer au gouvernement bernois en 2010 et au Conseil des Etats lors des élections du 18 octobre. Dernier écueil: deux Bernois, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann, siègent déjà au Conseil fédéral.

Autres candidats annoncés: les deux parlementaires schaffhousois Hannes Germann (59 ans) et Thomas Hurter (52 ans). Le premier pourrait séduire la gauche et le centre-droit par son soutien aux bilatérales et son engagement passé contre une initiative touchant l’asile.

Ce profil pourrait toutefois le rendre suspect dans son propre parti. Quant à Thomas Hurter, fidèle à la ligne interne, il n’apparaît pas parmi les premiers choix au sein de l’UDC.

Candidature suprise

La section nidwaldienne mise elle sur son conseiller d’Etat Res Schmid (57 ans). Cet ancien pilote militaire et expert en matière de sécurité et d’aviation serait le premier conseiller fédéral de Nidwald en cas d’élection.

Mais il est loin de susciter l’enthousiasme des Romands. Il s’était notamment fait remarquer en proposant de supprimer l’enseignement du français à l’école primaire.

L’UDC zougoise a elle lancé Thomas Aeschi. Ce conseiller national de 36 ans, réélu le 18 octobre dernier, serait un “complément idéal” à l’actuel conseiller fédéral Ueli Maurer, d’après la section cantonale.

Enfin, le canton de Bâle-Campagne va-t-il vivre une révolution? Sans représentant depuis plus de 100 ans, l’UDC cantonale dispose de deux candidats: le conseiller national Thomas de Courten (49 ans), brillamment réélu en octobre, et David Weiss, quinquagénaire inconnu au bataillon.

Selon l’UDC de Bâle-Campagne, ce juge au Tribunal administratif fédéral s’est annoncé de son propre chef auprès de la commission vendredi. La section cantonale soutient ce candidat de Binningen, mais elle ne l’a pas officiellement nommé, a-t-elle précisé.

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