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Pékin va limiter les exportations de pétrole vers la Corée du Nord

Les autorités nord-coréennes auraient stocké du pétrole en prévision d'un embargo (archives). KEYSTONE/AP CHINATOPIX sda-ats

(Keystone-ATS) La Chine a annoncé samedi la limitation des exportations de certains produits pétroliers vers la Corée du Nord. Elle va aussi suspendre les importations de textile nord-coréen, pour se mettre en conformité avec la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le ministère du Commerce chinois a annoncé dans un communiqué que les exportations de produits pétroliers raffinés seraient limitées à compter du 1er octobre. Les expéditions de condensats de gaz et de gaz naturel liquéfié seront elles suspendues immédiatement, dès samedi, tout comme les importations de textile nord-coréen.

Le textile est une importante source de revenus pour Pyongyang: la Chine fournit en général le tissu pour les vêtements, lesquels sont fabriqués à bas coûts en Corée du Nord puis souvent réexportés vers la Chine.

Après avoir lancé deux missiles intercontinentaux en juillet, la Corée du Nord a réalisé le 3 septembre un sixième essai nucléaire, affirmant avoir testé une bombe H susceptible d’être montée sur un missile. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté dans la foulée de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.

8,5 milions de barils par an

Outre une suspension des exportations textiles de la Corée du Nord, le texte impose une interdiction des exportations de condensats de gaz et de gaz naturel liquéfié, plafonne à deux millions de barils par an les importations de pétrole raffiné et limite à leurs niveaux actuels les importations de pétrole brut.

La Chine – de loin le premier fournisseur de Pyongyang et son principal “protecteur” diplomatique – n’a pas communiqué de chiffres depuis des années sur ses approvisionnements en pétrole à la Corée du nord. Mais selon la mission américaine à l’ONU, Pékin fournit à Pyongyang quelque quatre millions de barils par an de brut et 4,5 millions de barils de produits raffinés.

Hausse des prix

Une exception existe pour ce qui concerne les moyens d’existence de la population, mais les mesures onusiennes équivalent à une réduction de plus de 55% des approvisionnements de produits pétroliers et semblent avoir déjà des effets à Pyongyang, où le prix de l’essence était en forte hausse.

Les prix à la pompe ont grimpé d’environ 20% au cours des deux derniers mois, a constaté l’AFP dans la capitale. En Corée du nord, l’essence est vendue au kilo et non au litre, et doit être réglée en devises par les distributeurs. “Hier, c’était 1,90 dollar, aujourd’hui c’est deux”, a déclaré un employé d’une station-service, qui déclare s’attendre à ce que les prix continuent à grimper.

Un litre d’essence pesant 0,77 kilo, c’est donc l’équivalent de 1,54 dollar le litre. En juillet, tandis que la circulation semblait plus intense dans les rues de la capitale, le prix était de l’ordre de 1,65 dollar le kilo.

Les résidents à Pyongyang disent que les augmentations se font par petites touches et non brutalement. Les prix avaient déjà augmenté depuis le début de l’année, ce que les analystes expliquaient aussi par les mesures de stockage prises par anticipation par les autorités en prévision d’un embargo.

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