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Pandémie: jusqu’à 2,5 millions d’infirmières et infirmiers en moins

De nombreux infirmières et infirmiers pourraient quitter leur activité en raison de la pandémie (archives). KEYSTONE/EPA EFE/RODRIGO SURA sda-ats

(Keystone-ATS) La pandémie pourrait coûter jusqu’à 2,5 millions d’infirmières et infirmiers dans les prochaines années. Il pourrait manquer 13 millions de ces personnels de santé face aux besoins dans le monde, selon des estimations publiées jeudi à Genève.

Dans un rapport récent, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Conseil mondial des infirmières (CII) avaient évalué à six millions cette pénurie avant la pandémie, dont près de 90% dans les pays pauvres ou à revenus intermédiaires. A ce chiffre s’ajoutent 4,5 millions de personnes qui partiront en retraite dans les dix prochaines années et 2,5 millions qui pourraient quitter cette activité en raison de la charge liée au coronavirus, a affirmé jeudi le CII.

Selon une étude récente auprès d’associations nationales d’infirmières et infirmiers, 90% de ces entités sont inquiètes des effets de la pandémie sur le départ de leurs membres ou le souhait affiché d’une nouvelle activité. La charge de travail et le manque de ressources sont notamment mentionnés.

Au total, 20% de ces associations ont déjà observé une augmentation de ces départs l’année dernière. Le CII appelle les gouvernements à oeuvrer pour limiter ces pénuries.

Selon le directeur général de l’organisation, au moins 3000 infirmières et infirmiers au total sont décédés de la pandémie. Mais le chiffre est “probablement” plus important, a-t-il affirmé aux correspondants accrédités auprès de l’ONU à Genève (ACANU).

Pas immunisés dans environ 100 pays

Autre problème, ces travailleurs de la santé ont parfois été victimes de violences. Et leur vaccination contre le coronavirus n’a pas encore démarré dans une centaine de pays, les exposant aux infections. De même, le patron du CII appelle fermement le personnel de santé à se faire immuniser lorsqu’il peut recevoir des doses.

Mais il n’est pas favorable à des licenciements de ceux qui le refuseraient, une menace lancée dans certains pays, et souhaite plutôt un déplacement de ces travailleurs vers d’autres activités moins exposées. “Nous avons besoin” de pouvoir répondre aux défis de la pandémie, alors qu’une pénurie de ces infirmières et infirmiers est déjà observée, insiste-t-il également.

D’autant plus que le manque est plus important encore dans certains pays qui dépendent des migrations de ces travailleurs, limitées en raison des restrictions. Selon le CII, les Etats doivent être davantage autosuffisants sur cette question. Les infirmières et infirmiers devraient être aussi davantage associés aux décisions de santé après la pandémie, affirme l’organisation.

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