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Pas assez de protection dans le domaine de l’économie électrique

Travail.Suisse relève une transformation très rapide dans le domaine de l'économie électrique (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Une vaste offensive en faveur de la formation continue pour ceux qui travaillent dans l’économie électrique et une CCT pour toute la branche. Ces deux propositions de Travail.Suisse doivent permettre au secteur de faire face à ses mutations.

Travail.Suisse est “en principe pour la libéralisation du marché de l’électricité”, pour peu que cela aille de pair avec l’accord avec l’UE. Et compte tenu du fait que la conclusion d’un accord-cadre, qui engloberait notamment la question de l’électricité, prend “du retard, la Suisse a tout le temps de préparer minutieusement l’ouverture du marché”, a souligné lundi le président de la faîtière et conseiller national Adrian Wüthrich devant la presse à Berne.

Travail.Suisse, accompagné de représentants de la Fédération suisse des représentations du personnel de l’économie électrique et du syndicat Syna, a présenté son nouveau document de position consacré au domaine de l’économie électrique. Il est impératif que ces travailleurs bénéficient d’une sécurité et d’une protection, selon les syndicats.

18 milliards de francs

Le secteur emploie directement ou indirectement “75’000 postes à plein temps et une création de richesse de 18 milliards de francs”, selon M. Wüthrich. Du côté de Syna, on appelle à ne pas oublier ces travailleurs alors que dans les discussions sur l’avenir de la branche “les aspects traités sont avant tout techniques”, a regretté Diego Frieden, responsable de la branche énergie du syndicat.

Pour étayer sa demande d’une vaste offensive en faveur de la formation continue, Travail.Suisse met en avant les changements sur le marché de l’électricité. Les grandes entreprises de l’économie électrique développent de plus en plus le secteur des services énergétiques, les énergies renouvelables prennent de plus en plus d’importance et le réseau de distribution doit être adapté.

Travail.Suisse considère que l’inventaire des nouveaux besoins de formation doit être réalisé et qu’un article encourageant formation et formation continue doit être introduit dans la loi sur l’approvisionnement en électricité.

CCT “indispensable”

Une CCT pour toute la branche “devient indispensable”, ajoute Travail.Suisse. Il en va de la sécurité des conditions de travail et des salaires. Elle permettra une gestion participative du changement structurel provoqué par une concurrence renforcée due à un marché “totalement libéralisé”. Le principe d’une CCT doit d’ailleurs être introduit dans la loi.

De plus, les trois organisations ont fait part de leur préoccupation sur l’ouverture du marché. Elles ont notamment demandé que cela ne se fasse pas sur le dos des clients, qui doivent avoir un approvisionnement sécurisé et des coûts “socialement acceptables”.

Elles insistent sur l’importance de garder l’infrastructure en mains publiques et d’empêcher une vague de privatisation. De même, il faut encourager une production locale et renouvelable. Les objectifs des investissements réalisés dans ce sens dans le cadre de la stratégie énergétique 2050 ne doivent ainsi pas être mis en péril par l’ouverture du marché.

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