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Pas plus de 8 milliards pour les jets de combat et le sol-air

L'achat de nouveaux avions de combat associé à l'acquisition d'un nouveau système de défense sol-air doit coûter au maximum 8 milliards de francs. Le Conseil fédéral a défini le cadre financier. Guy Parmelin doit venir avec des variantes d'ici février (archives). KEYSTONE/ALEXANDRA WEY sda-ats

(Keystone-ATS) La bataille pour l’achat de nouveaux avions de combat est relancée. Le Conseil fédéral a fixé mercredi l’enveloppe: au maximum 8 milliards, qui devront aussi servir pour un nouveau système de défense sol-air. La possibilité d’un vote populaire est encore en suspens.

L’achat de 22 Gripen pour 3,1 milliards avait été rejeté en 2014 par le peuple. En principe, les acquisitions militaires ne sont pas soumises à référendum. La création d’un fonds avait permis un scrutin sur le jet suédois.

Le Conseil fédéral n’a pas pris de décision définitive concernant la nouvelle esquadrille appelée à remplacer l’actuelle flotte de 54 Tiger et 30 FA-18, a expliqué le ministre de la défense Guy Parmelin devant la presse. Son département a été chargé d’étudier plusieurs variantes jusqu’en février 2018.

L’achat pourrait passer par un arrêté de planification indiquant le but de l’achat et la facture maximale de 8 milliards de francs, qui serait soumis au référendum facultatif. Une révision de la loi sur l’armée précisant les moyens nécessaires à la défense de l’espace aérien pourrait aussi permettre au peuple de se prononcer.

Mais, parmi les autres variantes, figurent aussi la procédure sans scrutin ou celle d’un référendum sur le type d’avions. Une votation ne devrait pas intervenir avant 2020, selon Guy Parmelin.

Contenu à définir

A ce stade, le Conseil fédéral n’a pas fixé le nombre de jets, ni leur fournisseur. Avec 8 milliards, le Conseil fédéral s’inscrit sur une ligne moyenne entre les options présentées en mai par un groupe d’experts, qui allaient de 5 à 18 milliards.

Cette version prévoit l’achat de 30 aéronefs et d’un système de défense sol-air étendu. Mais il reviendra aux spécialistes de définir clairement la combinaison, selon Guy Parmelin qui a refusé de s’avancer sur ce terrain.

Quel avion ?

Cinq productions devraient être évaluées. De ce côté-ci de l’Atlantique, on retrouve le Gripen suédois, le Rafale français et l’européen Eurofighter. S’y ajoutent deux avions américains: le successeur du FA-18, le Super Hornet, et le très cher et très puissant F-35.

Des demandes seront formulées l’année prochaine et le choix du Conseil fédéral devrait tomber vers 2020. Les appareils devraient quant à eux être livrés dès 2025.

Les fournisseurs étrangers devront compenser 100% de la valeur d’un contrat par des commandes à l’industrie suisse. En vue d’une transparence maximale, un registre montrera quelles entreprises suisses auront reçu des mandats compensatoires dépassant les 100’000 francs.

“L’avenir de l’armée”

Le ministre de la défense a souligné la nécessité de l’achat de nouveaux jets pour garantir la neutralité et protéger la population. La situation mondiale et européenne reste incertaine. “On ne sait pas ce qui adviendra ces 10 à 20 prochaines années.”

Il faut une flotte moderne et une défense sol-air digne de ce nom, selon le Vaudois. D’ici 2025 à 2030, les avions et le système actuel ne seront plus utilisables. “On ne parle ni plus ni moins que de l’avenir de l’armée.”

Une nouvelle prolongation de la durée de vie des FA/18 n’est techniquement pas possible, a affirmé Guy Parmelin. Le Conseil fédéral a aussi écarté l’idée de reporter l’achat, d’y renoncer ou de recourir à des drones.

Budget revu à la hausse

Outre le renouvellement de la protection aérienne, l’armée devra faire des investissements notamment pour remplacer les systèmes d’armes principaux vieillissants des troupes au sol. Il faudra par exemple remplacer les chars Léopards et M-1009.

Au total, 15 à 16 milliards de francs seront nécessaires dans le cadre des programmes d’armement de 2023 à 2032. Avec son budget actuel de 5 milliards par an, l’armée peut investir un milliard dans le programme d’armement. Le gouvernement a donc décidé de relever le plafond des dépenses de l’armée de manière continue durant les années à venir.

Le budget de l’armée devra augmenter d’environ 1,4 % par an. L’armée devra en outre stabiliser ses frais de fonctionnement afin que la majeure partie des moyens gagnés puissent être affectés à l’armement.

Le Conseil fédéral pourra aussi revoir ou freiner en tout temps la hausse des dépenses militaires si la situation économique se péjore, a expliqué Guy Parmelin. Mais les autres départements seraient alors aussi concernés.

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