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Pas utile de reprendre ce tronçon, selon le Conseil féréal

Pour la conseillère fédérale Doris Leuthard, vouloir reprendre l'exploitation du tronçon ferroviaire italien Iselle-Domodossola correspondrait à une "OPA inamicale" (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) L’exploitation du tronçon ferroviaire Iselle-Domodossola (I), au sud du tunnel du Simplon, restera aux mains de l’Italie. Le Conseil fédéral n’est pas favorable à une prise en charge de l’entretien et de l’exploitation par la Confédération, qui ne serait guère utile.

Cela occasionnerait des dépenses de 550 millions de francs qui manqueraient pour des aménagements à l’intérieur du pays. A cela s’ajouteraient des coûts annuels de l’ordre de 15 millions de francs, révèle un rapport adopté vendredi par le gouvernement, en réponse à un postulat de la commission des transports du Conseil national.

Ce texte demandait au Conseil fédéral d’examiner si l’exploitation de ce tronçon pouvait être améliorée grâce à une reprise par les CFF ou le BLS. Cette ligne est actuellement gérée par le gestionnaire d’infrastructure italien RFI.

L’utilité serait relativement faible par rapport aux coûts, est-il expliqué dans le rapport. Le document montre qu’une exploitation pilotée par la Suisse simplifierait peut-être les processus, mais qu’elle n’augmenterait pas les capacités.

Améliorations visées

La Suisse n’est pas inactive pour autant, souligne le Conseil fédéral: elle vise des améliorations dans le cadre de ses rencontres avec l’Italie pour la mise en œuvre de la convention du Simplon. L’Office fédéral des transports a lancé une étude à ce sujet. Ce tracé pose souvent des problèmes et freine l’avancée des trains helvétiques.

A long terme, ce tronçon pourrait être doté de capacités supplémentaires grâce au remplacement des postes d’enclenchement, vétustes, par le nouveau dispositif de signalisation et d’arrêt automatique ETCS Level 2.

Une “OPA inamicale”

Lorsque le National avait adopté de justesse (88 voix contre 87) ce postulat, en mai 2014, la ministre des transports Doris Leuthard s’était opposée en vain à cette “offre publique d’achat (OPA) inamicale”. “Que diriez-vous si le Parlement italien envisageait de reprendre le tronçon jusqu’à Brigue?”, avait-elle demandé aux élus.

En 2006, la question de transférer aux CFF la responsabilité du tronçon de la frontière jusqu’à Domodossola s’était déjà posée. L’Italie avait refusé d’entrer en matière et rien ne laisse supposer que la situation ait changé depuis, avait ajouté la conseillère fédérale.

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