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Patrick Reed vainqueur du Masters à Augusta

(Keystone-ATS) Réputé pour ses exploits en Ryder Cup, l’Américain Patrick Reed a fait son entrée dans la cour des grands. Il a remporté à 27 ans l’US Masters à Augusta, son premier titre du Grand Chelem.

“Captain America” a ainsi désormais dans sa penderie le blazer le plus célèbre du sport mondial, une veste verte aux couleurs du prestigieux Augusta National Golf Club. Pour décrocher ce Graal et le chèque de deux millions de dollars remis au vainqueur, Reed, principal artisan de la victoire des Etats-Unis face à l’Europe lors de la Ryder Cup 2016, a fait preuve dans le 4e tour d’un sang-froid digne d’un super-héros.

Il a dû tour à tour repousser les assauts du Nord-Irlandais Rory McIlroy, 2e à trois coups en début de journée, de son compatriote Jordan Spieth, revenu brièvement à sa hauteur en cours d’après-midi, et d’un autre Américain, Rickie Fowler. Sous pression et dans une situation inédite dans sa carrière, Reed, en tête depuis le 2e tour, n’a jamais craqué.

“Je savais que cela allait être difficile, je m’étais préparé à ce que mon avance se réduise à un moment donné, mais je n’ai pas paniqué”, s’est félicité le nouveau no 11 mondial qui a fait ses classes non loin du parcours d’Augusta, à l’université voisine.

22 birdies en quatre jours

“Gagner un titre du Grand Chelem était mon objectif de la saison, y parvenir dès le premier tournoi majeur de l’année, c’est incroyable”, a souligné Reed. Jusqu’à cette semaine, Reed n’avait jamais brillé à Augusta: en 2017, il n’avait pas franchi le cut et son meilleur résultat, une modeste 22e place, remontait à 2015.

Mais sa 2e place dans le Championnat PGA 2017 a changé beaucoup de choses pour Reed qui a longtemps traîné la réputation de grande gueule, un brin arrogant et présomptueux. Après son premier titre important en 2014, il s’était ainsi présenté comme “l’égal de Tiger Woods et des autres légendes du golf”.

“Je ne regrette pas ces propos, je les assume totalement”, a insisté Reed, félicité sur Twitter par le président américain Donald Trump. Il a réussi à mettre en veilleuse son caractère volcanique – qui avait enthousiasmé le public d’Hazeltine et survolté ses coéquipiers lors de la Ryder Cup 2016 – pour collectionner grâce à son putting 22 birdies et deux eagles en quatre jours.

Grâce à sa dernière carte de 71 (-1) pour un total de 273 (-15), il a décroché son premier titre majeur et imité l’Espagnol Sergio Garcia en 2017, l’Anglais Danny Willett en 2016 et son compatriote Jordan Spieth en 2015 sacrés eux aussi pour la première fois en Grand Chelem à Augusta.

Retour de Spieth

Si le Nord-Irlandais Rory MacIlroy, 2e à trois coups en début de journée, a rapidement rendu les armes pour se classer 5e (279, -9), Spieth a bien failli réussir un come back retentissant.

Neuvième en début de journée, à neuf coups de Reed, l’ancien no 1 mondial a enchaîné les coups de grande classe à l’image de son “tee shot” sur le trou no 12, là où en 2016 il avait vécu le pire moment de sa carrière avec un quadruple bogey lors du 4e tour qui l’a privé de la victoire.

Malgré ses neuf birdies, Spieth a dû se contenter de la 3e place, à deux longueurs de Reed (275, -13), à cause notamment d’un bogey sur le dernier trou.

La 2e place est revenue à Fowler (274, -14), abonné aux accessits dans les grands rendez-vous, tandis que le no 1 mondial Dustin Johnson ne s’est jamais mêlé à la lutte pour le titre (10e, 281, -7).

Annoncé parmi les favoris malgré ses trois dernières saisons calamiteuses et ses quatre opérations du dos, Tiger Woods (42 ans), a fini à la 32e place (289, +1), à seize coups de Reed.

Petite consolation pour l’ancien N.1 mondial, vainqueur de l’épreuve à quatre reprises, il a rendu sa meilleure carte de la semaine dimanche (69, -3). “Je suis un peu déçu, mais les choses progressent bien”, a analysé le “Tigre”.

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