Des perspectives suisses en 10 langues

Patrimoine: nouvelle loi “ambitieuse” adoptée à Neuchâtel

La nouvelle loi s'intéresse aux sites reconnus au patrimoine de l'UNESCO, où les villes de La Chaux-de-Fonds (photo) et du Locle sont notamment inscrites en raison de leur urbanisme particulier lié à l'industrie horlogère (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Le Grand Conseil neuchâtelois a accepté mardi à l’unanimité un projet de loi ambitieux sur la sauvegarde du patrimoine culturel. La nouvelle loi s’intéresse pour la première fois aux sites reconnus à l’UNESCO, au patrimoine immatériel et à certains biens mobiliers.

“Ce rapport permet de penser notre identité”, a expliqué Théo Bregnard. Le popiste a évoqué la récente tragédie de l’incendie du Musée de Rio de Janeiro pour rappeler combien “notre patrimoine est fragile et combien il est nécessaire d’oeuvrer à sa préservation”.

“Ce projet est non dénué d’ambitions et cela implique a priori des moyens supplémentaires” a expliqué Alain Ribaux, conseiller d’Etat, qui s’est présenté devant le plénum avec des béquilles. Selon lui, il faut garder à l’esprit que l’adoption d’une nouvelle loi s’inscrit dans la durée.

De plus, cette loi n’implique pas de contraintes financières déterminées pour l’État, le cadre étant fixé chaque année par le budget. Ce projet fait preuve “d’une ambition raisonnable. On fait avec ce que l’on a”, a ajouté le chef du Département de la justice, de la sécurité et de la culture.

La nouvelle loi introduit aussi la possibilité que certains travaux liés à la sauvegarde du patrimoine soient financés par des tiers. Les modifications législatives proposées étaient en gestation depuis une dizaine d’années.

La nouvelle législation ne concerne pas que les trésors hérités du passé, ni les seuls éléments monumentaux conservés jusqu’ici. Elle porte sur les fonds documentaires actuels et les moyens de les conserver. Elle touche aussi le domaine des biens immatériels, comme les traditions vivantes, qui fondent l’originalité du canton.

Financement des fouilles

Tous les amendements de la commission du Grand Conseil ont été adoptés. Un article a été ajouté pour permettre à l’Etat d’intervenir en cas de risque de dégradation sur un objet. Une série d’amendements règlent plus finement les modalités de financement des travaux de fouilles archéologiques et de leur répartition entre l’Etat et les promoteurs de projets de construction.

Une série d’amendements a aussi été rajoutée pour protéger les biens “sériels”, des biens qui individuellement n’ont pas forcément une valeur importante mais qui, ensemble, deviennent importants, à l’image des cages d’escaliers au Locle, à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel ou encore des murs de vignes à St-Blaise.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision