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Patrons et syndicats jugent l’évolution salariale plutôt positive

(Keystone-ATS) L’Union patronale suisse (UPS) et l’Union syndicale suisse (USS) jugent l’évolution salariale globalement positive. Si la première est satisfaite de la diminution des écarts salariaux et des emplois à bas salaires, la seconde note qu’il y a encore à faire.

Tant Roland Müller, directeur de l’UPS, que Daniel Lampart, économiste en chef à l’USS, se sont montrés positifs concernant l’évolution des salaires en Suisse, lors de la présentation lundi à Berne des résultats de l’enquête suisse sur la structure des salaires 2014 (ESS) menée par l’Office fédéral des statistiques (OFS).

L’augmentation de 1,2% du salaire nominal entre 2012 et 2014 “est d’autant plus remarquable que le franc fort et la situation économique tendue étaient déjà perceptibles au début de cette période”, a noté Roland Müller.

En particulier, revenant sur les bas salaires, “la campagne pour un salaire minimum de 4000 francs a laissé des traces bien visibles”, souligne pour sa part Daniel Lampart.

Inégalités hommes-femmes

Concernant l’écart entre les hommes et les femmes, si Roland Müller met en avant la réduction des écarts due notamment à un niveau de qualification en augmentation, Daniel Lampart constate qu’une diminution ne signifie pas qu’il y a disparition.

Un des points-clés vient notamment du fait que les femmes “travaillent souvent dans des branches sans convention collective de travail prévoyant des salaires minimums, comme par exemple le commerce de détail, les instituts de beauté ou les commerces de fleurs”, note l’économiste du groupe syndical.

A propos de la main d’oeuvre étrangère, si les Suisses touchent un salaire médian toujours plus élevé que les étrangers (6443 francs contre 5730 francs), Roland Müller revient sur le fait que la situation est inverse lorsque l’on compare les cadres et les non-cadres.

Dans ce cas, les cadres helvétiques touchent en moyenne moins que les étrangers (9732 francs contre 11’217 francs), ce que Roland Müller explique par le manque de spécialistes sur le marché du travail indigène. A l’autre bout de l’échelle, si les non-cadres suisses gagnent plus que leurs homologues étrangers, la rareté du personnel helvétique est en cause.

Incertitudes

Pour les évolutions à venir, Daniel Lampart vise davantage de conventions collectives de travail (CCT) pour protéger les employés, des mesures efficaces pour éliminer les discriminations salariales à l’encontre des femmes, des hausses de salaires dans les branches en retard à cet égard, et, enfin un renforcement des mesures destinées à appliquer les salaires usuels (avec notamment davantage de contrôles).

Roland Müller a lui conclu en revenant sur le choc du franc fort, une conjoncture incertaine et une économie mondiale en mauvaise posture qui mettent l’économie suisse à rude épreuve.

L’ESS a ceci d’intéressant pour les milieux économiques qu’elle est notamment utilisée lors de négociations salariales, du monitoring des salaires et pour évaluer l’attractivité économique de la Suisse.

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