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Perquisition en cours chez LafargeHolcim à Paris

Le groupe est soupçonné d'avoir contribué à financer l'organisation Etat islamique pour continuer à faire fonctionner sa cimenterie syrienne (archives). KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT sda-ats

(Keystone-ATS) La police fédérale belge a procédé mardi à une perquisition à Bruxelles dans une filiale du cimentier franco-suisse LafargeHolcim. Le groupe est soupçonné d’avoir indirectement financé des groupes djihadistes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique (EI).

Cette perquisition, menée dans le cadre d’une équipe d’enquête franco-belge, a eu lieu parallèlement à des perquisitions mardi à Paris, au siège de LafargeHolcim.

Dans un communiqué, le parquet fédéral belge indique qu'”un juge d’instruction spécialisé en matière de terrorisme de Bruxelles a fait procéder ce matin à l’exécution par la police judiciaire fédérale d’une perquisition à Bruxelles, simultanément à d’autres perquisitions effectuées en France”.

Le parquet ne cite pas le nom du groupe LafargeHolcim. Il se contente d’évoquer “une équipe commune d’enquête franco-belge, constituée pour enquêter sur des soupçons de financement d’un groupe terroriste par une multinationale française”. Mais une source proche du dossier a précisé à l’AFP qu’il s’agissait bien du cimentier et que la perquisition belge concernait une filiale à Bruxelles.

Liens potentiels avec l’EI examinés

“Les enquêteurs français sont en train de perquisitionner nos locaux”, avait indiqué plutôt une porte-parole de LafargeHolcim à l’AFP, confirmant une information de la radio France Inter. “Nous coopérons pleinement avec les enquêteurs, mais nous ne pouvons faire davantage de commentaires sur cette enquête en cours”, a-t-elle ajouté.

L’enquête, menée depuis juin par trois juges d’instruction, s’attache à déterminer si le géant du ciment a transmis de l’argent à certains groupes, notamment l’EI, pour continuer à faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit en Syrie, la cimenterie de Jalabiya (nord).

Les enquêteurs cherchent aussi à savoir si des responsables du groupe en France avaient eu connaissance de tels accords et du danger qu’ils ont pu faire courir aux employés syriens sur place.

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