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Plus que 40 manifestants inculpés à Hong Kong

Les échauffourées les plus violentes se sont produites dimanche près du Bureau de liaison chinois, qui représente l'autorité de Pékin dans la région semi-autonome, et 49 manifestants ont été arrêtés : 32 hommes et 17 femmes âgés de 16 à 41 ans (archives). KEYSTONE/EPA/JEROME FAVRE sda-ats

(Keystone-ATS) Quarante-quatre manifestants arrêtés à Hong Kong durant les violences ayant émaillé les récentes manifestations pro-démocratie vont être inculpés pour participation à des émeutes. Le délit est passible de dix ans de prison au maximum.

Hong Kong est plongé dans la pire crise de son histoire récente, avec de gigantesques manifestations pacifiques depuis le 9 juin contre le gouvernement local pro-Pékin mais aussi des affrontements sporadiques entre contestataires radicaux et policiers.

Les échauffourées les plus violentes se sont produites dimanche près du Bureau de liaison chinois, qui représente l’autorité de Pékin dans la région semi-autonome, et 49 manifestants ont été arrêtés : 32 hommes et 17 femmes âgés de 16 à 41 ans.

Parmi eux, 44 doivent comparaître devant la justice mercredi matin. Le militant indépendantiste Edward Leung avait été condamné en juin 2018 à six ans de prison pour son rôle dans des émeutes qui avaient embrasé l’ex-colonie en 2016.

“Nous sommes sur le point de les inculper. Un communiqué de presse sera publié dans la soirée”, a indiqué un responsable de la police sous couvert d’anonymat.

Face à ces inculpations imminentes, des centaines de personnes se sont rassemblées devant un commissariat de police où selon les médias la quarantaine de manifestants seraient incarcérés. Des volets de fer ont été abaissés sur toutes les portes et fenêtres du poste de police.

La police a fait usage de gaz poivre mardi soir contre les manifestants, a constaté sur place un journaliste de l’AFP. Les policiers antiémeutes armés de matraques et protégés par des boucliers se sont précipités hors du bâtiment pour faire face aux manifestants qui militent pour plus de démocratie dans cette ex-colonie britannique, a-t-il précisé.

“Rétablir l’ordre”

La mobilisation agitant l’ancienne colonie britannique est partie du rejet du projet hongkongais – désormais suspendu – d’autoriser les extraditions vers la Chine. Mais les revendications se sont élargies à la dénonciation du recul des libertés dans la région semi-autonome ou encore à l’exigence de réformes démocratiques.

Mardi, des manifestants ont retenu des rames de métro à l’heure de pointe matinale, ce qui a fortement perturbé le trafic et entraîné de longues files d’attente aux stations de bus.

Les manifestants se sont engagés à poursuivre leur mouvement jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Ils demandent notamment la démission de la cheffe contestée de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, une enquête indépendante sur la conduite de la police, une amnistie pour les personnes arrêtées, le retrait définitif du projet de loi sur les extraditions vers la Chine et le droit d’élire leurs propres dirigeants.

Le gouvernement chinois a renouvelé lundi son soutien à Carrie Lam et à la police locale, tout en appelant à “rétablir l’ordre au plus vite” dans ce haut lieu de la finance internationale. Selon un décompte réalisé par l’AFP, au moins 170 personnes ont été arrêtées depuis le 9 juin.

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