Portugal: des milliers de fonctionnaires contre l'austérité
Lisbonne - Plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires portugais ont défilé samedi dans le centre de Lisbonne pour manifester contre les mesures d'austérité du gouvernement socialiste. Cette première démonstration de force avant la grève générale du 24 novembre vise à contester la baisse des salaires du secteur public.
"Assez!" (basta!), "Non au vol des salaires", "les mensonges, ça suffit!": de larges banderoles avaient été déployées en tête du cortège qui s'est déroulé pendant un peu plus de deux heures sur la principale avenue du centre de la capitale portugaise, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le nombre de manifestants a été estimé à 100'000 par le secrétaire général de la CGTP, principale centrale syndicale portugaise, proche du Parti communiste, alors que, selon les médias locaux, les syndicats espéraient plus de 150'000 participants.
La police portugaise a pour règle de ne jamais communiquer ses estimations lors des manifestations.
Cette manifestation, organisée par le Front commun des syndicats de l'administration publique, est considérée comme un test de la mobilisation syndicale avant une grève générale prévue le 24 novembre.
"C'est une étape importante avant la grève générale", a déclaré aux journalistes Ana Avoila, coordinatrice du Front commun des syndicats de l'administration publique.
"Nous allons résister. Il faut que le gouvernement recule. Ce ne sont pas les marchés qui doivent commander", a-t-elle lancé, dans le vacarme des tambours et vuvuzelas, trompettes devenues populaires lors du dernier mondial de football.
La manifestation de samedi est le premier mouvement social d'ampleur nationale depuis l'annonce d'un budget d'une rigueur inédite pour l'an prochain, adopté cette semaine en première lecture par le Parlement, avec les voix des socialistes et l'abstention de l'opposition de centre-droit.
Sous la pression de Bruxelles et des marchés financiers, le gouvernement portugais s'est engagé à faire des économies de l'ordre des cinq milliards d'euros l'an prochain afin de réduire son déficit public à 4,6% du PIB fin 2011, contre 7,3% attendu cette année.