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Poutine demande une “large coalition” contre les djihadistes

(Keystone-ATS) Vladimir Poutine a prôné, lundi devant l’Assemblée générale des Nations unies, la création d’une coalition élargie en Syrie pour lutter contre les “terroristes”. Il a de plus réaffirmé son soutien au régime de Bachar al Assad.

Son homologue américain Barack Obama, qui s’exprimait un peu avant lui à la tribune de la 70e Assemblée générale de l’ONU à New York, a indiqué pour sa part que les Etats-Unis étaient “prêts à travailler avec toutes les nations, y compris la Russie et l’Iran, pour résoudre le conflit” qui déchire la Syrie depuis quatre ans et demi.

Mais il a cependant répété que toute solution au conflit passait par le départ d’Assad, qu’il a qualifié de “tyran”. Cette position est également défendue par François Hollande.

Le discours attendu de Poutine, qui précède un entretien bilatéral avec Obama prévu plus tard ce lundi, symbolise la volonté de Moscou de prendre l’initiative en Syrie à un moment où les Etats-Unis peinent à définir une nouvelle stratégie.

Coalition internationale

La Russie y renforce depuis plusieurs semaines sa présence militaire et insiste pour que le régime de Damas soit associé à la lutte contre l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) menée par une coalition formée l’an dernier par les Etats-Unis. Cette demande a jusqu’à présent été rejetée par Washington.

Pour lutter contre les djihadistes, le président russe a plaidé pour la formation d’une large coalition internationale, “similaire à celle qui a combattu le nazisme” durant la Deuxième Guerre mondiale, et intégrant les principaux pays du Proche-Orient.

“Nous pensons que c’est une énorme erreur de refuser de coopérer avec le gouvernement syrien et ses forces armées, qui tiennent courageusement tête au terrorisme”, a-t-il déclaré à la tribune des Nations unies.

Ces propos faisaient écho à ceux du président iranien Hassan Rohani qui a jugé dimanche que le régime de Damas devait rester en place: “Si on retire le gouvernement syrien de l’équation, les terroristes entreront dans Damas”, a-t-il prédit.

Tourner la page Assad

Mais pour Barack Obama comme pour François Hollande, il ne peut être question de revenir à la situation qui prévalait avant l’éclatement de la crise syrienne, en mars 2011.

“Le réalisme réclame qu’un compromis soit trouvé pour mettre fin aux combats et au final éradiquer l’Etat islamique. Mais le réalisme réclame également qu’une transition en bon ordre permette de tourner la page Assad et (l’émergence) d’un nouveau dirigeant et d’un large gouvernement qui reconnaît qu’il faut mettre un terme à ce chaos afin que le peuple syrien puisse commencer à reconstruire”, a souligné le président américain.

Burkhalter à la tribune

Arrêter la guerre en Syrie fait également partie des objectifs de la Confédération, a souligné Didier Burkhalter. En outre, il faudra couvrir les besoins humanitaires immédiats dans cette région, développer la prévention à long terme et plaider pour une réforme de l’ONU au service des communautés internationales. Telles sont les priorités que le conseiller fédéral va défendre devant la 70e Assemblée générale de l’ONU à New York.

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