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Près de 1000 obstacles à supprimer pour aider les poissons à migrer

Les poissons ont besoin de voies de migration pour remonter les cours d'eau sans danger. A Hagneck (photo), trois couloirs ont été installés sur la nouvelle centrale hydroélectrique (archives). KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) Les poissons migrent, pour se reproduire ou pour chercher de la nourriture. Mais les centrales hydrauliques et autres structures sont autant d’obstacles infranchissables. Cela devra changer d’ici 2030: un millier d’aménagement articifiels doivent être supprimés.

Barrages, digues, ou seuils empêchent les poissons, comme les truites lacustres, les ombres ou les nases de migrer librement dans les courants, indique mardi l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) dans une feuille de route sur la migration piscicole. Ainsi, les populations de nombreuses espèces sont en recul, comme par exemple les ombres.

Avant la construction des grandes centrales au fil de l’eau, ce poisson peuplait les bassins versants du Rhin, du Rhône et du Tessin. Aujourd’hui, l’espèce est considérée comme vulnérable. Pour se reproduire, les ombres remontent les cours d’eau jusqu’aux bras inférieurs des affluents.

D’ici 2030, la migration doit être rétablie autour des ouvrages hydrauliques. La carte publiée par l’OFEV localise les lieux où les dispositifs doivent être améliorés ou reconstruits pour permettre la montaison et la dévalaison des poissons.

Priorité aux grandes centrales

L’assainissement des grandes centrales sur le Rhin, l’Aar, la Limmat, la Reuss, le Rhône et le Doubs ont la priorité, selon le document de l’OFEV. Une “immense” variété d’espèces piscicoles nagent dans leurs eaux.

Un millier d’obstacles doivent être levés. De nombreuses installations sont déjà équipées de dispositifs de protection des poissons, mais l’expérience a montré qu’ils ne fonctionnaient pas ou mal.

Exemple positif: la centrale hydroélectrique de Rheinfelden. Un bief de contournement y a été installé en 2012. Long de 900 mètres et large de 60, ce couloir est emprunté en toute sécurité par 40’000 poissons de 35 espèces différentes. L’ancien passage à poissons reliant la Vieille Aare et le bassin d’accumulation d’Aarberg a été rouvert.

En plus des chemins de migration piscicole, la revitalisation d’eaux plus proches de la nature est aussi sur l’agenda. La Confédération a chargé les cantons de planifier et de mettre en oeuvre des mesures de revitalisation et de les coordonner avec le rétablissement de la migration.

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