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Présidentielle: le candidat de droite Mario Abdo Benitez favori

Mario Abdo Benitez dit "Marito" est donné grand favori pour le scrutin présidentiel au Paraguay KEYSTONE/EPA EFE/ALBERTO PENA sda-ats

(Keystone-ATS) Le Paraguay, un des pays les plus pauvres d’Amérique latine, élit dimanche son nouveau président. Deux candidats se disputent le poste: Mario Abdo Benitez, grand favori et candidat du parti de droite au pouvoir, et Efrain Alegre, porté par le centre gauche.

Les 4,2 millions d’électeurs sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote qui doivent ouvrir à 13h00 (heure suisse) et fermeront à 22h00 (heure suisse). Les premières tendances sont attendues en fin de soirée pour ce scrutin à un seul tour. Outre leur président, les électeurs sont appelés à renouveler leur parlement et choisir les gouverneurs des 17 départements du pays.

Dynamisme économique d’un côté, pauvreté, corruption et trafic de drogue de l’autre: le Paraguay, enclavé entre la Bolivie, l’Argentine et le Brésil, a été profondemment marqué par la longue dictature d’Alfredo Stroessner (1954-1989).

Pourtant, c’est un candidat dont la famille est liée à cette époque trouble qui caracole en tête des sondages: Mario Abdo Benitez, 46 ans, surnommé “Marito”, est le fils de Mario Abdo, secrétaire personnel de M. Stroessner.

Ces dernières semaines, il a été crédité d’une avance jusqu’à 20 points sur son adversaire Efrain Alegre, 55 ans, candidat de la coalition de centre gauche Ganar, pour succéder au président sortant Horacio Cartes.

Vers un score serré

Une enquête d’opinion de dernière minute a toutefois semé le doute, la société de sondages Ati Sneard et Asociados prédisant que les candidats pourraient se retrouver au coude-à-coude et estimant qu’Abdo Benitez ne pourra gagner que si la participation est sous les 70%.

“Si Abdo Benitez perd, ce sera un vote de sanction pour Cartes, qui a eu un gouvernement d’exclusion. Il y a une réaction de lassitude”, a expliqué l’institut Sneard. Horacio Cartes, patron millionnaire de l’industrie du tabac, a gardé le cap pendant son mandat sur la croissance économique, d’environ 4% par an grâce aux exportations de soja, de viande et d’électricité.

Mais il n’a progressé ni sur le front de la pauvreté, toujours à un niveau alarmant de 26,4% selon les statistiques, ni sur celui de la corruption, dans ce pays classé 135e sur 180 par l’ONG Transparency International.

Anti-avortement et mariage pour tous

Diplômé en marketing dans une université des Etats-Unis, Mario Abdo Benitez répond au moins sur un point: la corruption. Il promet de réformer le système judiciaire pour le rendre plus vertueux. Pour le reste, il prévoit de maintenir la même politique économique que son prédécesseur.

Face à lui, l’avocat Efrain Alegre affiche des ambitions plus sociales, proposant la santé gratuite pour les plus démunis et un allègement drastique de la facture d’électricité pour stimuler les investissements et les emplois.

Les deux adversaires se retrouvent sur un point: ils s’opposent à la légalisation de l’avortement et au mariage pour tous dans ce pays très catholique.

“Moi je suis pour la vie, je suis contre l’avortement et sa dépénalisation, dans tous les cas. Personnellement, je crois que personne ne peut prendre la place de Dieu pour décider de la vie ou de la mort d’une personne”, a-t-il récemment répondu à l’AFP.

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