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Premiers bombardements danois sur l’EI en Syrie

Divisée entre quartiers est rebelles et quartiers ouest prorégime, Alep est un enjeu majeur du conflit (archives). KEYSTONE/AP Aleppo Media Center/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Des avions de l’armée danoise ont bombardé pour la première fois des cibles du groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Les missions danoises s’étaient jusqu’à présent concentrées sur l’Irak. A Alep, des raids ont à nouveau fait des victimes civiles.

Quatre chasseurs F-16 ont frappé dans le secteur de Raqa, le fief de l’EI en Syrie, visant des centres de commandement, des arsenaux et des combattants du groupe djihadiste, précise vendredi le commandement de la défense danoise. Membre de l’OTAN, le Danemark participe à la coalition mise en place par les Etats-Unis contre l’EI dans le cadre de l’opération “Inherent Resolve” (détermination absolue).

Sur le terrain, des raids sur la ville d’Alep vendredi ont de nouveau fait des victimes civiles. Dix personnes, dont sept enfants, ont péri dans des frappes sur les secteurs de la ville contrôlés par les rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’ONG n’a pas précisé la provenance des appareils, mais les aviations syrienne et russe ciblent régulièrement le secteur rebelle. Par ailleurs, trois civils, dont deux enfants, sont morts dans des bombardements rebelles sur le quartier gouvernemental de Hamadaniyé.

Rebelles en recul

Les rebelles sont engagés dans des combats acharnés pour tenter d’empêcher les forces pro-régime de s’emparer de la deuxième ville de Syrie. Le 31 juillet, avec l’aide du groupe djihadiste Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra), ils ont lancé au sud d’Alep une contre-offensive pour briser le siège imposé par le régime.

Après avoir réussi à reprendre quelques secteurs, ils ont perdu du terrain face à l’armée aidée par des combattants iraniens et le Hezbollah libanais, ainsi que par l’aviation de l’allié russe. Divisée depuis 2012 entre quartiers est rebelles et quartiers ouest pro-régime, Alep est un enjeu majeur du conflit. Sa prise par le pouvoir pourrait sonner le glas de la rébellion.

Nouvelle offensive

Tout près d’Alep, vers le sud, les combats se poursuivaient entre les pro-régime et les rebelles. Ceux-ci cherchent à s’emparer du quartier gouvernemental de Ramoussa, situé à la périphérie pour ouvrir un axe de ravitaillement vers les quartiers est, où sont assiégés depuis le 17 juillet quelque 250’000 habitants qui manquent de tout.

Les insurgés ont lancé une nouvelle offensive vendredi en direction de l’académie militaire, à l’est de Ramoussa. Les combats étaient très violents, mais les insurgés n’ont pas fait de progrès notables, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Au total depuis le 31 juillet, au moins 115 civils, dont 35 enfants ont péri dans les bombardements, a indiqué l’OSDH. Les raids visaient aussi bien les quartiers rebelles que pro-régime.

Progression à Minbej

A quelque 60 km au nord-est d’Alep, des combattants arabes et kurdes regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) poursuivaient leur progression à Minbej, autre fief du groupe EI, avec l’appui aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Selon l’OSDH, les FDS contrôlent désormais 70% de la ville assiégée qu’elles cherchent à reprendre depuis le 31 mai.

Déclenché par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s’est complexifié avec la montée en puissance de djihadistes et les interventions militaires étrangères. Il a fait plus de 280’000 morts.

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