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Prison à vie requise contre la néo-nazie Beate Zschäpe

Beate Zschäpe à son arrivée mardi au tribunal de Munich KEYSTONE/AP POOL/MATTHIAS SCHRADER sda-ats

(Keystone-ATS) Le parquet de Munich a requis la prison à perpétuité mardi à l’encontre de Beate Zschäpe, principale survivante d’un groupuscule néo-nazi. Elle est jugée pour sa participation au meurtre de dix personnes, dont huit Turcs.

Selon le parquet, Beate Zschäpe appartenait au groupuscule Clandestinité national-socialiste (NSU), qui a tué huit Turcs, un Grec et une policière allemande de 2000 à 2008. L’affaire avait ébranlé l’Allemagne lorsque les faits ont été révélés.

Agée de 42 ans, Beate Zschäpe nie toute participation dans ces meurtres, qu’elle est accusée d’avoir commis avec deux amis, lesquels se sont donné la mort en 2011 lorsque la police a découvert l’existence du NSU.

Via son avocat, elle a toutefois déclaré qu’elle se sentait moralement coupable de ne pas avoir empêché ces deux hommes de commettre ces meurtres.

Dans son réquisitoire, le représentant du parquet, Herbert Diemer, a écarté toute possibilité que l’accusée puisse bénéficier d’une peine plus clémente. Outre les accusations liées au meurtre de dix personnes, l’accusée devait aussi répondre de deux attentats à l’explosif contre des communautés étrangères et quinze braquages.

“L’accusée est, pénalement, pleinement responsable de son comportement”, a estimé le procureur Herbert Diemer à l’annonce de son réquisitoire, parlant à l’égard de Beate Zschäpe de “personne glaciale et calculatrice”.

Défaillances du renseignement

Huit des victimes tuées par le groupuscule sont pour la plupart turques ou d’origine turque. Cette affaire a profondément bouleversé l’Allemagne car le trio a pu être actif en toute impunité pendant des années, jetant une lumière crue sur les défaillances des services de renseignement intérieur.

En septembre 2016, Beate Zschäpe avait brisé son silence après plus de trois ans de procès en assurant ne “plus (avoir) de sympathie pour l’idéologie national-socialiste.

“Je ne juge plus les gens en fonction de leurs opinions ou de leurs origines mais en fonction de leurs agissements”, avait-elle assuré.

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