Procès des faux tableaux: des peines fermes contre les faussaires
Le Ministère public a requis mercredi à Lausanne des peines fermes ou partiellement fermes à l'encontre des principaux organisateurs d'un trafic de faux tableaux. Il a retenu l'escroquerie, la falsification de marchandises et le faux dans les titres.
Le Parquet a réclamé une peine privative de liberté de 27 mois, dont 21 avec sursis à l'encontre du chef de la bande, expert du peintre vaudois Rodolphe-Théophile Bosshard. A cette sanction s'ajoute la révocation d'un sursis de 9 mois, prononcé en 2007.
Les faussaires dénichaient des "croûtes" dans des brocantes et les signaient du nom de maîtres connus comme Braque, Pissaro, Kees Van Dongen ou Cuno Amiet. Le trafic a rapporté plus de 400'000 francs.
Pour le deuxième membre de la bande, un "chineur tchatcheur, roublard et autoritaire", le Ministère public a requis une peine conséquente: 24 mois de prison, plus la révocation d'un précédent sursis de 12 mois. Ce "chef de clan" écoulait les faux tableaux auprès de galeristes, antiquaires et marchands d'art.
Autre vendeur des oeuvres falsifiées, déjà condamné à de multiples reprises pour escroqueries, le troisième larron, "un escroc qui sait parler aux femmes" n'est impliqué "que" dans 17 cas de faux tableaux: le Parquet a proposé une peine de 14 mois ferme.
Sursis pour le peintre
Pour l'antiquaire qui peignait les faux tableaux, c'est 18 mois avec sursis. Contrairement à ses comparses, cet "homme effacé qui avait de la peine à joindre les deux bouts a pris la mesure de ses agissements", a relevé le procureur. Qui a demandé 9 mois ferme et 6 mois avec sursis à l'encontre des deux derniers comparses.
Pour le Ministère public, les quatre principaux membres de la bande sont bien les co-auteurs des infractions. Ils ont agi de concert et se distribuaient sciemment les rôles. Tout a été méticuleusement organisé, durant trois ans, de 2005 à 2008.