Des perspectives suisses en 10 langues

Projet de réintroduction de l’ibis chauve en Suisse

Un ibis chauve dans la volière géante du zoo de la Garenne à Le Vaud/VD (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN sda-ats

(Keystone-ATS) L’ibis chauve pourrait faire son retour en Suisse d’ici à la fin des années 2020. Un projet de réintroduction envisage de créer une population autonome qui se reproduirait dans les Alpes et migrerait l’hiver sur les rives de la Méditerranée.

L’association Zooschweiz qui regroupe neuf parcs zoologiques suisses gérés scientifiquement, comme ceux de Goldau (SZ), Bâle et la Garenne (VD), est la cheville ouvrière de ce projet, qui passe au préalable par la reproduction en captivité. Il est la suite des efforts menés depuis plusieurs années en Allemagne, en Autriche et en Italie, indique un communiqué publié vendredi.

Cette espèce proche de l’extinction faisait partie de la faune indigène il y a encore quelques siècles. Au milieu du XVIe siècle, le naturaliste suisse Conrad Gessner le décrivait dans son ouvrage Historiae animalium. Il le classait alors parmi les corbeaux.

L’oiseau s’était déjà raréfié et il ne vivait que dans quelques vallées. Au début du XVIIe siècle, il disparaissait définitivement des Alpes.

Des populations d’ibis chauves (Geronticus eremita) ne survivent actuellement dans la nature que sur la côte atlantique du Maroc, où il ne reste que quelques centaines d’individus, faisant de cette espèce d’oiseau l’une des plus menacées au monde. La population turque est passée de 3000 à 3 individus en un siècle, au point qu’il fut décidé de capturer les ultimes rescapés pour les faire se reproduire en captivité.

Victime de la chasse

Les ibis chauves vivent tout l’année en groupe et se reproduisent en colonies dans des falaises ou des ruines, comme des châteaux. Confiants, ils ont été très chassés pour être consommés. Les jeunes et les oeufs étaient aussi récupérés directement dans les nids.

Pour sauver l’espèce, des programmes de réintroduction ont été lancés en Andalousie, dans le sud de l’Espagne, et dans les Alpes, en Autriche, en Allemagne et en Italie. Les oiseaux doivent réapprendre à migrer, et ils sont guidés en automne au-dessus des Alpes par un ULM piloté par un de leurs “parents” humains.

Des individus égarés en Suisse au cours de ces périples ont fait les gros titres de la presse ces dernières années, comme la femelle Shorty en 2013 et sa congénère Hannibal en 2016. Les volatiles avaient été récupérés par les spécialistes du Waldrappteam de l’organisation européenne LIFE+Reason for Hope.

Comme il l’a fait depuis les années 1970 pour le gypaète barbu, le zoo de La Garenne participera à la production de poussins d’ibis chauves. Des individus venant des zoos de Bâle et Goldau sont déjà présents dans la grande volière. De nouveaux individus venant de République tchèque et du Portugal sont attendus dans les semaines à venir.

Avec sa tête rouge et déplumée, son long bec recourbé et sa collerette de plumes sur le cou, l’ibis chauve a un aspect plutôt marquant. Il peut atteindre 60 à 80 centimètres pour une envergure de 1,3 mètre. Son plumage est noir avec des reflets bleutés, verts ou pourprés.

zooschweiz / zoosuisse – Wir sind die Experten für TiereLien externe

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision