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Promesse de don de 75 millions pour le patrimoine à Paris

Le président français François Hollande s'est exprimé lors de la conférence au Louvre. KEYSTONE/AP AFP POOL/STEPHANE DE SAKUTIN sda-ats

(Keystone-ATS) Sept pays, parmi lesquels la France et les Émirats arabes unis ont promis lundi 75,5 millions de dollars pour la sauvegarde du patrimoine culturel menacé par la guerre et le terrorisme. La Suisse s’est engagée à soutenir les structures opérationnelles de l’Alliance.

Cette somme représente les trois quarts des 100 millions de dollars (100 millions de francs) que l'”Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit” entend réunir d’ici à 2019. Cette initiative a été lancée par Paris, Abou Dhabi et l’Unesco.

Dans le détail, la France a confirmé qu’elle mobiliserait 30 millions de dollars pour le fonds, déjà promis lors d’une précédente conférence réunie à Abou Dhabi en décembre. Les Émirats arabes unis ont annoncé une contribution de 15 millions, l’Arabie saoudite, de 20 millions, le Koweit de 5 millions, le Luxembourg, de 3 millions et le Maroc, de 1,5 million.

A ces contributions d’États s’ajoute celle de l’entrepreneur, philanthrope et collectionneur d’art américain Thomas Kaplan. Ce dernier entend apporter un million de dollars.

Statuts déposés à Genève

La Suisse apporte un soutien à la structure opérationnelle de la fondation (soit le financement des locaux pendant quatre ans et des équipements) pour un montant de l’ordre de 500’000 francs, a indiqué à l’ats le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Les statuts de ce fond viennent en outre d’être déposés à Genève par Jack Lang et Mohamed Al Mubarak, représentants spéciaux des dirigeants français et émirien.

D’autres États ont promis de futures contributions ou d’apporter les compétences de leurs réseaux scientifiques ou diplomatiques: l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Chine, la Corée du Sud et le Mexique.

L’idée de cette initiative remonte à deux ans, lors d’une visite de François Hollande dans la Cour Khorsabad. C’est dans cette salle du Louvre consacrée à la civilisation assyrienne qu’était organisée lundi la conférence.

Cités antiques en danger

Il s’agissait alors de dénoncer les saccages de sites archéologiques par le groupe État islamique (EI) et le régime syrien. Mais au moment même où le chef de l’État français s’exprimait, un commando djihadiste prenait d’assaut le musée du Bardo à Tunis, faisant une vingtaine de morts.

En mars 2001, la destruction par les talibans des Bouddhas de Bamiyan, en Afghanistan, avait créé un premier électrochoc dans l’opinion internationale. Depuis, l’EI, al-Qaida et leurs affidés se sont acharnés sur les cités antiques de Palmyre, de Ninive ou d’Hatra, les mausolées de Tombouctou, le musée de Mossoul et bien d’autres sites encore.

“A Bamiyan, Mossoul, Palmyre, Tombouctou et ailleurs, les fanatiques ont fait du trafic, du pillage et de la destruction de l’héritage culturel le prolongement des persécutions contre les populations”, a une nouvelle fois dénoncé François Hollande lundi.

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