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Quatre ans ferme pour un complice de l’évasion des Pink Panthers

En mai 2013, cinq prisonniers s'étaient évadés de la prison de Bois-Mermet à Lausanne. Quatre ont été retrouvés (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN sda-ats

(Keystone-ATS) Un homme a été condamné vendredi à Lausanne à quatre ans de prison ferme pour avoir aidé des Pink Panthers et un ami à s’échapper de la prison du Bois-Mermet, en mai 2013. Son ex-femme écope d’une peine de 14 mois avec sursis pour avoir pris part à l’évasion.

Le couple a été entendu par la Cour correctionnelle de Lausanne, mardi, pour avoir joué un rôle dans l’opération commando qui avait permis à cinq prisonniers de prendre la poudre d’escampette de la prison lausannoise. Un troisième complice n’ayant joué qu’un rôle mineur dans cette affaire était également sur le banc des accusés.

Ce dernier a été condamné à une peine pécuniaire de 150 jours-amende avec un délai d’épreuve de deux ans pour avoir retardé l’arrestation du principal prévenu, en lui conseillant d’éteindre son portable.

Moult délits

L’acteur principal dans cette affaire, un Serbe de 41 ans, a reconnu la plupart des nombreuses infractions qui lui sont reprochées. Des délits allant du vol de voiture au transport de drogues en passant par l’aide à l’évasion.

L’homme, qui a déjà été condamné à plusieurs reprises, a admis avoir déposé trois acolytes à une centaine de mètres de la prison, d’avoir hébergé, puis transporté une partie des fugitifs à la gare de Bâle.

Comme un dirigeant

Bien qu’il nie être le cerveau de l’opération, la Cour est convaincue qu’il a joué un rôle primordial dans cette évasion au niveau de la logistique et en offrant le logis et le couvert aux évadés. “Il a bien agi comme un dirigeant dans cette affaire”, a lancé la présidente. “Il répond de tout et pas simplement de la mise à disposition d’un véhicule”.

Quant à l’ex-femme du ressortissant serbe, elle a attendu les fugitifs à l’extérieur de la prison, avant de les conduire dans leur planque, puis de les acheminer à Bâle. “Sa participation à l’opération est incontestable. Elle a agi en toute connaissance de cause, mais elle n’est qu’une exécutante”, a précisé la présidente.

Bouteille de tabasco

L’évasion de mai 2013 est des plus rocambolesques. Elle a été menée à bien à l’aide d’échelles et de pinces coupantes pour gravir les murs de la prison et ouvrir le grillage, ainsi que d’un pistolet fictif qui a permis de menacer les gardiens pour les tenir à l’écart.

Une bouteille de tabasco a également été utile dans l’opération. La sauce pimentée a permis de neutraliser un agent de détention qui a dû immédiatement aller se rincer les yeux à cause de l’irritation.

Ces outils, qui ont été lancés par-dessus le mur de la prison, étaient destinés à deux membres du gang des Pink Panthers et à l’ami du couple de prévenus. “J’ai connu ce dernier en prison, mais je ne savais pas qu’il était en lien avec les Pink Panthers”, a expliqué l’homme.

Quant aux autres fugitifs, il s’agit de deux hommes ayant profité de l’occasion de pouvoir se faire la malle. Sur les cinq prisonniers qui s’étaient évadés, quatre ont été retrouvés.

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