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Quatre conseillers fédéraux sur la brèche dimanche déjà

Dans le Val Maggia, où il a rendu hommage au clown Dimitri décédé il y a quinze jours, Johann Schneider-Ammann plante un arbre au profit de Pro Specie Rara. KEYSTONE/TI-PRESS/DAVIDE AGOSTA sda-ats

(Keystone-ATS) Nombre de communes ont déjà célébré la fête nationale dimanche. Entre flonflons, saucisses, les trois de blanc et les feux d’artifice, les discours, ceux des conseillers fédéraux en tête, ont rappelé que le 1er août est aussi une fête citoyenne.

Quatre conseillers fédéraux étaient déjà sur la brèche dimanche, aucun en Suisse romande. Johann Schneider-Ammann, Didier Burkhalter, et Guy Parmelin seront dans le canton de Vaud lundi.

Cohésion nationale, Tessin compris

Au Tessin, le président de la Confédération a parlé cohésion nationale et sous-enchère salariale. Il est très important pour la cohésion nationale que les autres parties du pays entretiennent des relations fortes avec le Tessin, a-t-il dit, notant que la nomination du Tessinois Jörg De Bernardi au poste de vice-chancelier va dans ce sens.

Johann Schneider-Ammann a encore cité l’ouverture du tunnel ferroviaire de base du Gothard et le vote positif pour un deuxième tube routier sous le même massif, qui sont d’autres bons signaux de la Suisse envers le Tessin.

Concernant le problème de la sous-enchère salariale, qui occupe de plus en plus les débats au Tessin, le président de la Confédération a affirmé qu’il peut être résolu en commun et à l’aide des mesures d’accompagnement. Ce qui est important, c’est que le marché du travail reste ouvert, a ajouté le libéral-radical.

Une seule Suisse

“Il ne peut y avoir deux Suisses, il n’y en a qu’une”, a lancé pour sa part Alain Berset à Zurich. A l’occasion de l’inauguration du bâtiment du Musée national, le ministre de l’intérieur a affirmé que “la clef du succès est la préservation des équilibres sociaux et régionaux.

L’esprit du temps, en Suisse comme ailleurs, est marqué par le repli sur soi, la peur de l’avenir et le maintien des acquis. “Notre identité fluctuante peut paradoxalement s’avérer une grande force, car elle nous pousse à nous inventer nous-mêmes, selon M. Berset. Elle a fourni à la Suisse une longueur d’avance par rapport à l’Europe.

Référence à Gotthelf

Troisième conseiller fédéral à s’exprimer dimanche, Ueli Maurer s’est lui inspiré de “L’araignée noire”, de Jeremias Gotthelf. Cette histoire présente des “parallèles stupéfiants et inquiétants avec l’époque actuelle”, a dit M. Maurer.

Dans son récit, Gotthelf transmet trois messages. Le premier dit que les promesses d’une aide magique présentent toujours un hic. Tôt ou tard, on en paie l’addition, a dit le ministre des finances se référant au budget de l’Etat, qui menace de sortir de l’équilibre. “Nous ne pouvons éviter ce risque que si nous arrêtons de croire que l’Etat peut apporter dans chaque situation une sorte d’aide magique, qui ne nous coûte rien”.

Comme deuxième message de “L’araignée noire”, Ueli Maurer reprend la mise en garde de l’écrivain contre le risque d’oublier sa propre histoire. On répète alors les erreurs du passé. “Lorsqu’une société perd ses valeurs traditionnelles, elle perd aussi l’équilibre”, a dit Ueli Maurer. Comme troisième message, il nous fait comprendre “qu’il nous appartient de décider vers quel avenir nous allons”.

Mythes fondateurs

A l’image de ses autres collègues, y compris ceux qui ne se sont pas exprimés dimanche, Guy Parmelin participera encore lundi à des manifestations, en particulier dans le canton de Vaud. Mais dès dimanche, le ministre UDC, qui était à Rorschach (SG), a souligné que “le 1er août est un moment qui nous incite, plus que tout autre dans l’année, à réfléchir aux mythes fondateurs de notre pays (…) qui expliquent la longévité de sa cohésion et les rapports de confiance que nous avons les uns à l’égard des autres”.

En forgeant l’idéologie suisse, ces mythes permettent de célébrer à la fois l’esprit de résistance et d’indépendance de nos pères, leur bravoure, leur fierté et leurs dispositions à s’entraider. Autant de qualités qui ont scellé une paix territoriale durable, a dit le ministre de la défense, selon la version écrite de son discours.

Ces mythes illustrent également combien la liberté était – et doit rester – le liant, l’essence même de notre identité suisse. Ce n’est pas directement de cela qu’est née la Confédération, mais c’est bel et bien sur ces valeurs qu’elle s’appuie aujourd’hui encore, a souligné le conseiller fédéral UDC.

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