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Quelque 7,5 millions d’électeurs suédois ont commencé à voter dimanche

Le président des "Sverigedemokraterna", Jimmie Åkesson, n'a cessé d'évoquer durant la campagne l'hypothèse de "devenir le premier parti du pays". Keystone/EPA TT NEWS AGENCY/MAJA SUSLIN sda-ats

(Keystone-ATS) La Suède va-t-elle à son tour choisir la voie du repli à l’oeuvre dans une Europe déchirée sur sa politique migratoire? Quelque 7,5 millions d’électeurs ont commencé à voter dimanche en Suède lors de législatives à suspens.

Le scrutin devrait signer la fin de la domination des grands partis traditionnels au profit de l’extrême droite. Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00. Un des enjeux de ce scrutin sera la participation, généralement une des plus élevées de l’Union européenne (86% en 2014), alors qu’un électeur sur cinq restait indécis dans les tout derniers jours de la campagne. Les électeurs d’extrême droite sont en moyenne plus mobilisés que les électeurs des autres formations.

Les enquêtes d’opinion créditent de 16% à près de 25% des voix le parti des Démocrates de Suède (SD) qui, à l’image du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), dénonce comme une menace “culturelle” l’arrivée de centaines de milliers de demandeurs d’asile. Les scores cumulés des deux partis dominants du paysage politique suédois, sociaux-démocrates et Modérés (conservateurs), totaliseraient environ 40% des suffrages, en recul de plus de 10 points par rapport aux législatives de 2014.

La position inédite de l’extrême droite et l’affaiblissement des partis traditionnellement dominants rendent impossible de déterminer qui sera le prochain premier ministre.

“Forces haineuses”

Alors que le premier ministre social-démocrate Stefan Löfven présente ces législatives comme un “référendum pour l’Etat-providence”, l’extrême droite en a fait un plébiscite contre sa politique migratoire: la Suède a enregistré 160’000 demandes pour la seule année 2015, la plus forte proportion d’Europe rapportée au nombre d’habitants.

A la veille du scrutin, Stefan Löfven a fustigé “les forces haineuses” et exhorté les électeurs à rester “du bon côté de l’histoire”. Le patron des conservateurs, Ulf Kristersson, a appelé à “une coopération au-delà des lignes partisanes pour isoler les forces” prônant “le repli”.

Au même moment, dans le sud de la Suède où l’extrême droite a ses bastions, le président des “Sverigedemokraterna”, Jimmie Åkesson, évoquait l’hypothèse de “devenir le premier parti du pays”.

Des projections donneront, après la clôture des 6000 bureaux de vote à 20h00, une photographie du rapport de force sans pourtant permettre de connaître la couleur du prochain gouvernement. Aucun camp – ni le bloc “rouge-vert” sortant ni l’opposition “bourgeoise” – n’étant à même d’obtenir plus de 50% des 349 mandats en jeu au Riksdag, il faudra de laborieuses tractations en coulisse pour trouver une majorité, ou la moins faible des alliances minoritaires.

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