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Réunie en Suisse, une famille syrienne risque la séparation

Des personnes ont manifesté en septembre sous les fenêtres du conseiller d'Etat Pierre Maudet, en charge de la Sécurité, après l'expulsion d'une fratrie kurde de Syrie. Revenus à Genève, les trois jeunes sont à nouveau menacés de renvoi vers la Croatie (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Réunie en Suisse après deux ans de séparation, une famille kurde de Syrie risque d’être à nouveau éclatée. Les trois aînés, qui sont revenus à Genève après leur renvoi en Croatie, ont reçu un nouvel avis d’expulsion de Berne.

La soeur cadette de 12 ans est arrivée seule jeudi à Genève. Les parents, eux, ont rejoint la Suisse mardi et doivent s’enregistrer au centre de Vallorbe (VD), a indiqué mercredi devant les médias Martine Félix, au nom de l’association de défense des migrants Solidarité Tattes. Entre ces arrivées, les trois aînés ont reçu une nouvelle décision de non entrée en matière de leur demande d’asile.

Pour mémoire, les trois jeunes – un garçon et deux filles – sont arrivés, avec leur frère, en octobre 2015 à Genève, où résident des oncles et tantes. Fin mars 2016, leur demande d’asile a été refusée par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) en vertu des accords de Dublin, car la fratrie est passée par la Croatie. Seule celle du frère, mineur à leur arrivée, a été acceptée.

Unité retrouvée

Renvoyés en Croatie en septembre, les aînés sont revenus et ont déposé une autre demande d’asile. Ils vont recourir d’ici à vendredi auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF) contre la nouvelle décision de non entrée en matière du SEM. “L’unité retrouvée de la famille est un élément important”, a expliqué Philippe Currat. L’avocat conteste aussi la capacité de la Croatie à accueillir des migrants.

Me Currat demandera la restitution de l’effet suspensif, faute de quoi la décision de renvoi pourra être exécutée dès lundi. En cas de refus du TAF, il saisira la Cour européenne des droits de l’homme afin d’empêcher le renvoi. Un examen en urgence devrait permettre d’obtenir une réponse rapide, selon lui.

De son côté, Solidarité Tattes a envoyé mercredi un courrier au Conseil d’Etat lui demandant d’intervenir en urgence auprès du SEM et de sa conseillère fédérale de tutelle Simonetta Sommaruga afin d’éviter cette expulsion. “Nous attendons qu’il fasse preuve d’humanité et de courage pour que cette famille retrouve un minimum de dignité”, a déclaré Martine Félix.

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