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Remous politiques après une décision de la DDC

La décision de la DDC d'attribuer un mandat à une université anglaise plutôt qu'à l'Institut du fédéralisme (IDF) à Fribourg continue de faire des remous. Sur la photo, un bâtiment de l'Université de Fribourg (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) La décision de la DDC d’attribuer un mandat à une université anglaise plutôt qu’à l’Institut du fédéralisme (IDF) à Fribourg continue de faire des remous. Le ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter assume la responsabilité de cette “faute politique”.

“S’il y a une faute, elle est politique et j’en assume la responsabilité”, a dit le conseiller fédéral Didier Burkhalter mardi devant le Conseil des Etats.

La candidature de l’institut fribourgeois a été écartée, car il fallait faire plus d’un million de chiffre d’affaire annuel pour pouvoir prétendre à ce mandat de recherche portant sur la démocratisation et la décentralisation. Son offre n’a donc pas été prise en compte sur le plan du contenu. L’IDF collaborait depuis plus de 30 ans avec la DDC.

Une faute scandaleuse, selon le conseiller aux Etats fribourgeois Beat Vonlanthen (PDC). L’IDF est pourtant un partenaire contractuel de l’Université de Fribourg, et remplit ainsi tous les critères en raison des contributions que celle-ci lui alloue. Attribuer un tel mandat à une université étrangère est un camouflet pour la recherche suisse, dit-il dans une interpellation parlementaire.

Il a reçu le soutien de l’autre conseiller aux Etats fribourgeois, le patron du PS Christian Levrat. “Il faut maintenir à l’intérieur de la Suisse les compétences que nous avons.”

La DDC a choisi l’offre présentant le meilleur rapport qualité-prix. De plus, le mandat n’a rien à voir avec l’ordre institutionnel et le fédéralisme suisse. Il est passé dans une procédure d’adjudication d’offres, selon le droit en vigueur, a défendu Didier Burkhalter. L’Institut du fédéralisme aurait dû montrer son chiffre d’affaires avec l’Université de Fribourg.

Réexamen du dossier

Cela dit, tout cela est peut-être un peu formaliste, a-t-il reconnu. “S’il y a une faute, elle est politique, et j’en porte la responsabilité.” Il aurait peut-être fallu tenir compte de la sensibilité de l’IDF, de l’Université de Fribourg et du canton.

La DDC va réexaminer l’offre de l’IDF de manière transparente sur la base de son contenu et de sa conformité à tous les autres critères. “Nous ferons l’analyse du dossier, et dès qu’on aura les résultats, on discutera avec l’Institut”, a précisé Didier Burkhalter, afin notamment d’envisager d’autres collaborations.

La collaboration avec l’Université du Sussex donnera aussi lieu à une sous-traitance d’une partie des tâches à des organismes suisses. L’Institut du fédéralisme avait décidé de ne pas faire recours.

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