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Richard Ferrand élu à la tête du groupe REM à l’Assemblée française

Après un bref passage au gouvernement, Richard Ferrand sera désormais à la tête du groupe REM à l'Assemblée française (archives). KEYSTONE/EPA/ETIENNE LAURENT sda-ats

(Keystone-ATS) Les 308 députés de la République en marche ont élu samedi l’ancien ministre Richard Ferrand, “le 1er des macronistes”, à leur tête. Ils étaient réunis lors de leur “séminaire de cohésion” destiné à établir le fonctionnement du groupe majoritaire.

Seul candidat, M. Ferrand, ex-socialiste rallié de la première heure à Emmanuel Macron et devenu la cheville ouvrière d’En Marche, a été élu à main levée, moins deux abstentions, lors de ce séminaire à huis clos dans la résidence du président de l’Assemblée. “Je m’attacherai à faire vivre la promesse de renouvellement des pratiques politiques”, a promis le député du Finistère dans un communiqué.

Ministre éphémère

Éphémère ministre de la Cohésion des territoires, il a quitté l’équipe d’Edouard Philippe à la demande d’Emmanuel Macron pour briguer ce poste de président de groupe. Mais son mois de présence au gouvernement a surtout été troublé par l’ouverture d’une enquête judiciaire relative à ses anciennes fonctions aux Mutuelles de Bretagne.

Le Canard enchaîné a révélé fin mai que ces dernières louaient des locaux appartenant à la compagne de Richard Ferrand. Ces révélations ont fait naître un soupçon de favoritisme.

“L’homme idéal”

Porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner a déclaré samedi sur BFMTV qu'”il fallait un leader qui connaisse bien chacune et chacun, qui connaisse bien le projet politique sur lequel Emmanuel Macron a été élu”, faisant de Richard Ferrand “l’homme idéal”.

Le chef du groupe doit s’assurer que la majorité applique le programme présidentiel, en gérant les revendications des troupes. “C’est le seul qu’on connaît tous et qui nous connaît tous”, résume un jeune élu, Gabriel Attal.

L’élection quasi unanime de Richard Ferrand a suscité des critiques de certains politiques. “Une vraie bande de godillots piétinant la morale!”, a tweeté l’ex-député LR Thierry Mariani. “Ce qui ne conviendrait plus comme profil au sein de l’exécutif semble donc parfaitement acceptable pour présider le groupe”, a dénoncé le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles.

Une femme à la tête de l’Assemblée ?

Le fonctionnement du groupe et l’articulation de son travail avec celui du gouvernement est le thème central du séminaire, notamment en regard de la fronde sous le quinquennat Hollande. Présent, comme le reste du gouvernement, Edouard Philippe a demandé aux députés “d’incarner la transformation du pays”, plaidant que “la seule façon d’être à la hauteur sera de réussir”.

Le Premier ministre a aussi salué la féminisation l’Assemblée, comme si “Marianne était enfin chez elle”. Certains responsables REM militent pour une femme de gauche au “perchoir”, poste le plus prestigieux, ce qui serait une première.

Deux candidates se sont déclarées vendredi soir, Brigitte Bourguignon et Sophie Errante, deux ex-PS ralliées à En Marche qui entament leur deuxième mandat. Le groupe votera mardi matin pour désigner son candidat, qui devrait être élu l’après-midi président de l’Assemblée dans la séance inaugurale.

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