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Riner roi de la catégorie reine, le Japon souverain

(Keystone-ATS) Impérial, Teddy Riner a conforté sa mainmise sur la catégorie des poids lourds (+100 kg) aux Jeux de Rio. Il a conservé son titre face au Japonais Hisayoshi Harasawa.

Les Français ont mis du temps à se réveiller sur les tatamis de l’Arena Carioca 2 mais l’ultime journée leur a été profitable: outre le sacre de Riner, la France a décroché sa deuxième médaille d’or de la semaine avec le titre inattendu d’Emilie Andéol (+78 kg), victorieuse en finale de la Cubaine Idalys Ortiz.

Le sacre, pour l’octuple champion du monde Riner, est moins surprenant: invaincu depuis 2010 dans une catégorie qu’il domine outrageusement, le géant français (2m03, 137 kg) a survolé la journée, étirant sa série d’invincibilité à 98 combats internationaux. Le porte-drapeau de la France à Rio devient le troisième poids lourd de l’histoire à remporter deux titres olympiques en judo après son compatriote David Douillet (1996, 2000) et le Japonais Hitoshi Saito (1984, 1988).

“C’est le pied, a lancé le Français au micro de France Télévisions. J’ai annoncé que je voulais le titre et moi, quand je dis, je fais.” Déterminé, le Français a rendu une copie parfaite avec pour seul accroc notable un ongle retourné en quarts de finale contre le Brésilien Rafael Silva, médaillé de bronze, ou un doigt dans l’oeil reçu en demies contre l’Israélien Or Sasson, lui aussi en bronze.

En finale, Teddy Riner a maîtrisé Harasawa qui avait pourtant dit vouloir être le premier à le faire tomber: le combat s’est joué aux pénalités et à ce jeu-là, le tenant du titre a gagné (1 shido à 2). Avec cette deuxième médaille d’or, le porte-drapeau des Français à Rio rejoint le petit cercle des judokas ayant décroché trois podiums olympiques puisqu’il avait aussi obtenu le bronze en 2008 à Pékin.

Le titre pour Andéol

Et il a eu le bonheur de pouvoir fêter cette médaille avec sa camarade Emilie Andéol, elle aussi titrée vendredi après avoir gagné trois de ses quatre combats en prolongation. Jamais citée parmi les favorites, Andéol, âgée de 28 ans, a battu en finale Ortiz, championne olympique en titre, au bout d’un combat étouffant: contrainte d’aller jusqu’au “golden score” (score décisif), la Française a immobilisé la double championne du monde au sol et l’a emporté.

“Au début de la journée, je n’aurais jamais pensé être championne olympique. Décrocher une médaille oui, être championne olympique non. Et voilà, je l’ai fait”, a commenté la Française. La Japonaise Kanae Yamabe et la Chinoise Yu Song ont décroché les médailles de bronze.

Mais malgré ce réveil français, c’est bien le Japon qui termine en tête du classement des médailles de la discipline, avec trois médailles d’or contre deux pour les Français. La Russie, deux titres mais aucune médaille d’argent contrairement à la France (2), termine troisième. C’est une belle revanche pour le Japon, humilié il y a quatre ans à Londres avec une seule médaille d’or et, affront suprême, aucun titre chez les hommes.

Cette fois, le bilan est bien meilleur puisque le judo nippon termine la semaine avec la bagatelle de 12 médailles sur 14 possibles: trois en or donc, une en argent et huit en bronze. De quoi envisager avec appétit les prochains Jeux que le Japon organisera dans quatre ans à Tokyo.

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