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Rio+20: la société civile fustige “l’absence” d’engagements

(Keystone-ATS) La société civile, furieuse devant “l’échec” et “l’absence” d’engagements du sommet de l’ONU, est montée au créneau jeudi, au deuxième jour de Rio+20. Pour leur part, les chefs d’Etat et de gouvernement continuaient à défiler à la tribune.

Plusieurs grandes organisations de la société civile, dénonçant la faiblesse du document final, ont affirmé qu’elles se battraient avec d’autant plus d’énergie pour la nature et contre la pauvreté.

Daniel Mittler (Greenpeace), considérant le résultat de Rio+20 comme “désastreux”, a dit sa “déception” et sa “colère”, tout en estimant que “l’échec de Rio+20 donnera aux gens plus d’énergie pour se mobiliser et se battre pour la planète”.

“On ne change pas le monde avec un document, mais avec de l’action”, a pour sa part lancé Peter Lehner (National Resources Defense Council, NRDC), en allusion au texte final du sommet que devraient signer les chefs d’Etat et de gouvernement vendredi.

L’économie verte, “un nouveau colonialisme”

A la tribune du sommet, les représentants des 191 pays membres de l’ONU présents à Rio continuaient à défiler avec des appels à une action rapide pour sauver la planète et réduire les inégalités dans le monde. Pour la Suisse, la ministre de l’environnement Doris Leuthard devait prononcer son discours en début de soirée (dans la nuit en Suisse).

Le président équatorien Rafael Correa a lui fait l’impasse sur la diplomatie. 20% des pays les plus riches génèrent 60% des émissions de gaz à effet de serre, tandis que les 20% des plus pauvres en générent 0,72%, a-t-il dénoncé.

“Le problème n’est pas technique, il est politique”, a-t-il martelé. “Mais vu les rapports de pouvoir sur la planète, il va être très difficile de parvenir à des compromis avec les grands pays pollueurs”.

Le président bolivien Evo Morales a de son côté estimé que l’économie verte était “un nouveau colonialisme” que les pays riches voulaient imposer aux pays en développement. “Les ressources naturelles appartiennent au peuple, elles ne peuvent être l’affaire des compagnies transnationales”, a-t-il dit.

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