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Rodrigo Duterte met fin au processus de paix avec les communistes

Rodrigo Duterte, qui se définit comme socialiste et qui avait libéré les chefs de la rébellion pour relancer les négociations de paix après son entrée en fonctions fin juin, a réagi avec colère à la décision des communistes. Il s'est dit prêt à des combats de longue durée (archives). KEYSTONE/EPA PPD/ACE MORANDANTE / PPD / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Le président philippin Rodrigo Duterte a décidé d’abandonner des négociations avec la rébellion communiste destinées à mettre fin à des décennies de conflit. Les deux parties ont chacune dénoncé un cessez-le-feu en vigueur depuis cinq mois.

La rébellion communiste a annoncé cette semaine qu’elle mettait fin à la trêve décrétée unilatéralement par chacune des parties en août lorsqu’elles avaient entamé des négociations de paix à Oslo. Deux jours après, les forces gouvernementales dénonçaient elles aussi le cessez-le-feu.

Rodrigo Duterte, qui se définit comme socialiste et qui avait libéré les chefs de la rébellion pour relancer les négociations de paix après son entrée en fonctions fin juin, a réagi avec colère à la décision des communistes. Il s’est dit prêt à des combats de longue durée.

“J’ai dit aux soldats de se préparer à une guerre longue. J’ai dit que la (paix) ne viendra pas pendant notre génération”, a-t-il déclaré samedi soir à la presse. Les négociateurs du gouvernement ont reçu l’ordre de “plier la tente et de rentrer à la maison”, a ajouté Rodrigo Duterte. “Cela ne m’intéresse plus de leur parler. Je vais maintenant refuser d’en parler”.

“Traîtrise”

“On se bat depuis 50 ans. Si vous voulez en reprendre pour 50 ans, pas de problème, nous serons heureux de vous faire plaisir”, a ajouté le président. Les rebelles avaient dénoncé la trêve en accusant de gouvernement de “traîtrise” et d’abus des droits de l’Homme.

Le président philippin a également condamné la Nouvelle armée du peuple, bras armée de la rébellion forte d’environ 4000 combattants, pour le meurtre de quatre soldats dans des attaques cette semaine. L’une des victimes a reçu 76 balles, a-t-il déclaré.

La rébellion communiste, qui veut renverser le régime capitaliste dans l’archipel, où le fossé entre riches et pauvres est l’un des plus larges d’Asie, dure depuis 1968. Selon l’armée philippine, elle a fait 30’000 morts.

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