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Rome réclame 1,2 milliard de dédommagements à Novartis et Roche

(Keystone-ATS) Le gouvernement italien a fait savoir mercredi qu’il réclamait 1,2 milliard d’euros de dédommagements à Novartis et à Roche pour des pratiques anticoncurrentielles ayant porté préjudice aux services de santé publics. Les groupes suisses contestent les accusations, jugées “sans fondement”.

L’affaire porte sur des faits survenus entre 2012 à 2014. L’autorité italienne de la concurrence avait infligé en mars une amende de 90,5 millions d’euros à Roche et de 92 millions à Novartis, pour s’être entendus afin d’empêcher l’usage du traitement oncologique Avastin de Roche dans les cas de dégénérescence maculaire sénile au profit du Lucentis de Novartis, plus cher.

Ces deux médicaments sont issus de molécules très similaires développées dans les années 2000 par la firme américaine de biotechnologie Genentech, avant d’être cédées à Roche et à Novartis.

Différence “artificielle”

Selon le gendarme transalpin de la concurrence, les groupes pharmaceutiques suisses ont introduit une différence “artificielle” entre les deux produits. Ils ont présenté l’Avastin, meilleur marché, comme plus dangereux, influençant ainsi les choix des médecins et des services sanitaires.

Le quotidien “La Repubblica” affirme que l’Avastin coûte entre 15 et 80 euros, alors que Lucentis vaut plus de 900 euros la dose. En 2012, cette entente a coûté 45 millions d’euros supplémentaires au système de santé national italien, avait déclaré l’autorité de la concurrence. Et les coûts à venir auraient pu excéder 600 millions d’euros par an.

Les deux firmes bâloises avaient démenti avoir commis le moindre acte répréhensible. Elles avaient affirmé qu’elles feraient appel de cette décision.

Dédommagements irréalistes

Roche a publié mercredi soir un communiqué dans lequel il se dit surpris de cette décision. Il précise n’avoir pas été informé directement par le ministère italien de la Santé, qu’il souhaite rencontrer le plus tôt possible pour éclaircir la situation.

Il ajoute que les accusations portées contre lui sont “sans fondement”, qu’elles ne s’appuient sur aucune décision de justice et que les dédommagements réclamés sont irréalistes.

Novartis a également rejeté dans un communiqué les accusations du ministère italien. Un porte-parole a indiqué à AWP que l’entreprise bâloise avait déposé un recours le 2 mai contre l’amende de l’autorité italienne de la concurrence.

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