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Séoul tire des obus en réponse à une attaque présumée de Pyongyang

(Keystone-ATS) La Corée du Sud a tiré des dizaines d’obus jeudi en territoire nord-coréen après avoir détecté une roquette tirée à partir de la Corée du Nord, selon le ministère sud-coréen de la Défense. Pyongyang n’a pas répliqué à ces derniers tirs.

Cet échange de tirs survient à une période de regain de tensions dans la péninsule, après une attaque à la mine antipersonnel imputée par Séoul à Pyongyang et le début cette semaine d’un exercice militaire conjoint par la Corée du Sud et les Etats-Unis.

Peu avant 16h00 (09h00 suisses), les Sud-Coréens ont détecté une roquette tirée à partir du territoire nord-coréen par dessus la partie occidentale de la frontière, a dit un porte-parole. “Elle a atterri de notre côté mais n’a atteint aucune cible militaire”, a ajouté le porte-parole. Il n’y a eu ni victimes ni dégâts, selon les premières informations.

Niveau d’alerte renforcé

En représailles, les unités sud-coréennes ont “lancé des dizaines d’obus de 155 mm” en direction de l’endroit d’où “l’armée nord-coréenne avait tiré”, a dit le ministère dans un communiqué. “Nous avons renforcé notre niveau d’alerte et surveillons attentivement les mouvements de l’armée nord-coréenne”, ajoute le texte.

Un représentant des autorités locales du comté de Yeoncheon, à une soixantaine de kilomètres au nord de Séoul, a dit que les habitants de plusieurs villages frontaliers avaient reçu l’ordre d’évacuer leur logement et de se mettre aux abris.

Début août, deux soldats sud-coréens avaient été mutilés dans l’explosion de mines antipersonnel lors d’une patrouille dans la zone démilitarisée (DMZ) qui s’étale sur deux kilomètres de part et d’autre de la frontière entre les deux Corées.

Séoul accuse Pyongyang d’avoir posé ces mines et a ordonné en représailles la reprise de la guerre de propagande à la frontière, avec la remise en service pour la première fois depuis onze ans de haut-parleurs installés dans le secteur. Le Nord a démenti avoir joué le moindre rôle dans l’affaire des mines, menaçant de bombarder “sans discrimination” les hauts-parleurs si les messages de propagande diffusé à plein volume ne cessaient pas sur le champ.

Dernière attaque directe en 2010

Les autorités nord-coréennes avaient également brandi la menace de représailles militaires après le refus de Séoul et de Washington d’annuler leur exercice conjoint. Cet exercice annuel, baptisé Ulchi Freedom, tourne autour de la simulation d’une invasion par une Corée du Nord dotée de l’arme nucléaire.

La dernière attaque directe contre le Sud date de décembre 2010, lorsque la Corée du Nord avait bombardé l’île sud-coréenne de Yeonpyeong, causant la mort de deux soldats et de deux civils sud-coréens. Séoul avait répliqué en tirant des obus sur des positions nord-coréennes, ce qui avait fait craindre le déclenchement d’un conflit à grande échelle.

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