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Sahara occidental: Genève accueille la première réunion en six ans

L'émissaire de l'ONU et ancien président allemand Horst Köhler souhaite que la réunion de Genève sur le Sahara occidental aboutisse à la reprise de discussions formelles. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats acteurs dans le différend sur le Sahara occidental et le Front Polisario sont réunis à Genève. L’ONU souhaite que cette première discussion depuis six ans, entamée mercredi pour deux jours, aboutisse à la reprise de négociations formelles.

Autour de la table se sont retrouvés les ministres des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita, algérien Abdelkader Messahel et mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed de même que le président du parlement sahraoui Khattri Adouh. Aucune délégation n’a fait de déclarations à son arrivée.

De son côté, l’émissaire de l’ONU, l’ancien président allemand Horst Köhler, s’était dit récemment “encouragé” par sa tournée cet été dans la région. Il souhaite atteindre une solution “durable” et “mutuellement acceptée” pour l’autodétermination du Sahara occidental.

Les dernières négociations directes se sont achevées en 2012 sur des divisions liées au statut du territoire et au corps électoral pour un référendum. Mardi, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait appelé les parties à dialoguer “sans précondition”.

Toutefois, les acteurs campent sur leurs positions. L’approche est de ne pas mettre “trop de pression et d’attentes” sur cette première rencontre, a affirmé une source diplomatique proche du dossier, cité par l’AFP, en soulignant les mauvaises relations entre Alger et Rabat.

Soutien algérien au Polisario

Soutenu par l’Algérie, le Front Polisario indépendantiste réclame un référendum d’autodétermination pour le Sahara occidental, une étendue désertique, seul territoire de l’Afrique au statut post-colonial non réglé. Le Maroc rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté.

Cette année, l’Algérie avait fait savoir qu’elle refusait des négociations directes avec lui comme ce pays le souhaite depuis longtemps. Le conflit doit être réglé par les Sahraouis et le Maroc, estime Alger qui n’excluait toutefois pas d'”accompagner” les deux parties dans leurs discussions.

Rabat avait pris dès 1975 le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental au départ de la puissance coloniale espagnole. Le Polisario, qui luttait contre la domination espagnole, y a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique et combattu les troupes marocaines, jusqu’à un cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU. L’émissaire de l’ONU, le Suisse Johannes Manz, avait ensuite démissionné pour protester contre les nouveaux critères pour le corps électoral.

Il y a quelques semaines, une membre du Comité suisse de soutien au peuple sahraoui avait souhaité à Genève que le droit international soit honoré. “Nous devrions repartir de cette situation qui est claire”, a-t-elle dit. Un groupe de Genève de près de 180 ONG pour la protection des droits de l’homme au Sahara occidental s’est lui dit dans une lettre ouverte “inquiet” sur la volonté marocaine de discuter.

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