Des perspectives suisses en 10 langues

Selon une étude, le commerce de détail plombé par des coûts élevés

Près de deux tiers des différences de coûts avec l'étranger sont imputables à l'approvisionnement de marchandises (photo symbolique). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Les détaillants suisses doivent supporter des coûts supérieurs de 50% en moyenne à ceux de leurs concurrents en Allemagne, en France, en Italie et en Autriche, selon une étude. Leurs frais d’approvisionnement sont notamment beaucoup plus élevés.

Si l’on calcule en sens inverse, pour fournir une offre comparable, les pays voisins bénéficient d’un avantage de coûts de 35% en moyenne sur les coûts d’approvisionnement, de prestations préalables et de main-d’oeuvre, peut-on lire vendredi dans une étude de BakBasel effectuée sur mandat de Retail Suisse. L’enquête a porté sur des données de 2015.

L’institut de recherches économiques bâlois précise que, depuis le tournant du millénaire, le niveau des prix dans le commerce de détail suisse a baissé de 8%. Il se trouve actuellement au même niveau qu’il y a environ 25 ans.

Près des deux tiers des différences de coûts avec l’étranger sont générés pour l’approvisionnement des marchandises. Les coûts des prestations préalables (loyers, transport, énergie, etc.) arrivent en 2e position.

Parmi les pays de comparaison, c’est l’Allemagne qui possède le plus grand avantage de coûts, avec un différentiel de 40%, suivie de l’Italie avec 39%. Les écarts sont un peu plus resserrés avec la France et l’Autriche, autour de 30%.

Tourisme d’achat

Si l’on tient compte, au-delà des coûts, des autres facteurs déterminant les prix comme la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) plus basse en Suisse, la différence s’atténue à 31% en moyenne. L’Allemagne a un avantage de 36%, la France de 27%, l’Italie de 35% et l’Autriche de 25%.

Dans le tourisme d’achat transfrontalier, une TVA basse en Suisse n’est pas vraiment un avantage car jusqu’à un montant de 300 francs par personne, les achats peuvent être exonérés de cet impôt à l’étranger, ajoute BakBasel.

Dans ce contexte, l’association des commerces de détail de taille moyenne Swiss Retail demande, dans un communiqué, qu’un moratoire soit prononcé sur l’introduction de nouveaux obstacles au commerce. L’association exige aussi l’abolition de l’autorisation obligatoire pour les denrées.

Elle veut une diminution de “la quantité impressionnante des exceptions actuelles” au niveau du principe de Cassis de Dijon. Ce dernier prévoit que les produits légalement mis sur le marché européen peuvent en principe aussi circuler librement en Suisse sans contrôle préalable.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision