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Septante ans de collecte humanitaire

De la laine à tricoter pour ceux qui ont froid, 1951 (Source : A.S.I. Actualités Suisses, Roland Schlaefli SA, Lausanne) sda-ats

(Keystone-ATS) La Chaîne du Bonheur fête ses 70 ans d’activité le 26 septembre prochain. Depuis ses débuts en 1946, l’institution a lancé sur les ondes plus de 190 appels à la générosité. Elle reste le principal bailleur de fonds privé pour l’aide humanitaire en Suisse.

C’est au lendemain de la guerre que naît la Chaîne du Bonheur, au sein de la Radio suisse romande. Emus par le climat de détresse ambiant, deux animateurs ont alors l’idée de constituer une chaîne de solidarité avec les auditeurs.

Les premiers bénéficiaires sont les enfants victimes de la guerre, notamment des orphelins anglais en 1946. Au début, les collectes portent sur les dons en nature, et les studios de Radio Sottens (aujourd’hui RTS) sont bientôt submergés de colis.

Très vite, le concept fait des émules dans les autres régions linguistiques, pour devenir une oeuvre nationale. L’émission est en effet reprise en 1948 par la radio alémanique Beromünster, puis par l’émetteur tessinois Monte Ceneri.

Transparence exigée

Pour la distribution des dons, la Chaîne du Bonheur fait rapidement intervenir des organisations humanitaires. Tout d’abord la Croix-Rouge suisse, bientôt rejointe par l’EPER et Caritas, puis par l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière. L’institution compte actuellement 25 partenaires opérationnels.

Au cours de son histoire, la Chaîne est mainte fois interpellée par les médias qui lui réclament plus de transparence. Notamment en 1984, quand L’Hebdo titre : “Où va l’argent de la Chaîne du Bonheur?” Depuis 1983, date de création de la Fondation, l’institution publie des rapports annuels. Elle informe désormais aussi le public via son site Internet, ses newsletters, ses comptes Facebook et Twitter.

Si elle ne fait plus partie intégrante de la SSR, la Chaîne garde un lien très étroit avec les radios SRF, la RTS, la RSI et la RTR qui lui consacrent une part importante de leur temps d’antenne. Elle bénéficie aussi du soutien des médias privés lors de ses appels aux dons.

Le tournant du tsunami

Le raz-de-marée qui dévaste l’Asie le 26 décembre 2004 se révèle l’un des plus grands défis de l’histoire de la Chaîne. “En très peu de temps, nous avons réussi à organiser une collecte sans précédent, qui a vu les Suisses nous confier plus de 227 millions de francs”, indique la présidente du Conseil de Fondation Ladina Heimgartner, citée dans un communiqué de l’institution.

La deuxième plus grande collecte est réalisée en 2000, suite aux intempéries survenues en Suisse: 74 millions de francs sont alors versés aux victimes, en Valais et au Tessin.

En septante ans d’existence, la Chaîne du Bonheur a récolté des dons pour un montant total de 1,7 milliard de francs. Elle investit la plus grande partie de ses ressources dans des projets à long terme, comme la reconstruction. C’est pourquoi la distribution des fonds s’étale sur plusieurs années et l’institution s’emploie à faire fructifier le solde, par le biais de placements très peu risqués, précise le communiqué.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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