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Serena Williams sortie en demi-finale et détrônée

(Keystone-ATS) Pour la deuxième année de suite, l’US Open se retrouve groggy. Son enfant chérie, Serena Williams, a été battue en demi-finale, perdant du même coup sa place de no 1 mondiale.

L’an dernier, déjà en demi-finale et déjà à la surprise générale, l’Américaine avait été évincée par Roberta Vinci, laissant ainsi filer ses rêves de Grand Chelem calendaire, performance inédite depuis Steffi Graf en 1988.

Une année plus tard, c’est Karolina Pliskova qui a eu la peau de la sextuple lauréate du tournoi en s’imposant jeudi soir 6-2 7-6 (7/5). Et les conséquences de cette défaite sont tout aussi amères pour Serena Williams: elle perd sa place de no 1 mondiale, qu’elle occupait sans discontinuité depuis février 2013. Le trône sera désormais occupé par Angelique Kerber, victorieuse de Caroline Wozniacki (6-4 6-3) dans la seconde demi-finale.

Tout le monde attendait d’ailleurs une finale entre Serena Williams et Angelique Kerber. Mais si l’Allemande sera bien au rendez-vous samedi, cela ne sera pas le cas de l’Américaine. La faute à cette énorme pression qui pèse constamment sur ses épaules, et d’autant plus devant son public à New York, mais aussi à des ennuis physiques.

“J’ai des problèmes sérieux au genou gauche depuis mon 2e tour”, a confié Serena Williams. “Je ne pouvais pas me déplacer comme je le voulais. Quand tu es blessée, tu penses à d’autres choses alors que tu devrais juste penser à jouer. J’avais l’esprit ailleurs. Et du coup, j’ai commis des erreurs inhabituelles”, a relevé celle qui, effectivement, s’est montrée très brouillonne jeudi soir (31 fautes directes).

L’explication de la défaite de Serena Williams est aussi à chercher du côté de Karolina Pliskova. A 24 ans, la Tchèque joue le tennis de sa vie. Elle l’avait laissé entrevoir en étant titrée à Cincinnati, juste avant de débarquer à l’US Open, et elle l’a confirmé durant toute la quinzaine new-yorkaise. Et dire qu’elle n’avait jamais atteint les 8es de finale en Grand Chelem avant cet US Open !

Du haut de son 1m86, la no 11 mondiale a fait des ravages avec sa force de frappe, et particulièrement au service. Et une fois n’est pas coutume, Serena Williams a été dépassée en puissance sur ses premières balles, Karolina Pliskova servant encore plus fort qu’elle.

La Tchèque a certes commis sept doubles fautes jeudi soir, mais cela s’explique par une grosse prise de risque. De plus, elle a compensé ce déchet avec sept aces et, surtout, avec 84% de points gagnés après son premier service. Il a ainsi fallu attendre le sixième jeu de la seconde manche, à 6-2 3-2, pour que Karolina Pliskova concède sa première balle de break…

“J’ai clairement gagné grâce à mon service”, a d’ailleurs reconnu la Tchèque “Ce n’est vraiment pas facile de battre Serena, car c’est une grande championne. Mais malgré tout, j’ai toujours pensé que j’avais ma chance durant cette rencontre”, a-t-elle assuré.

Battue sur une vilaine double faute, Serena Williams n’est donc plus no 1 mondiale. Elle va s’arrêter à 186 semaines consécutives (309 en tout), de quoi égaler mais pas battre le record de Steffi Graf. Difficile toutefois de savoir ce que lui inspire la perte de sa première place au classement WTA qui sera officielle lundi: la cadette des soeurs Williams a balayé les questions touchant ce sujet en conférence de presse. “Ce n’est pas quelque chose dont j’ai envie de parler”, a-t-elle martelé.

Serena Williams éjectée, la nouvelle no 1 mondiale s’appelle Angelique Kerber, qui devient la 22e joueuse – la 2e allemande après Steffi Graf – à trôner sur le tennis féminin depuis l’introduction du classement WTA en 1975.

Ironie du sort, Angelique Kerber aurait déjà pu prendre le pouvoir mi-août à Cincinnati, mais elle avait alors buté sur la dernière marche, une finale perdue contre… Karolina Pliskova. La native de Brême est toutefois arrivée à ses fins à l’US Open. Et c’est tout sauf immérité pour une joueuse qui, à 28 ans, dispute une saison de rêve avec notamment un titre à l’Open d’Australie, une finale à Wimbledon, une médaille d’argent à Rio et, donc, une nouvelle finale à l’US Open.

“C’est un jour que je ne suis pas près d’oublier”, a souri la nouvelle reine du tennis féminin, qui n’a pas eu de mal dans l’autre demi-finale à écarter la revenante Caroline Wozniacki. “Je suis no 1 et cela sonne vraiment bien à mes oreilles !”, a ajouté celle qui souhaite désormais parachever sa prise de pouvoir, en dominant Karolina Pliskova samedi en finale.

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