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Shakespeare célébré en son fief de Stratford-upon-Avon

(Keystone-ATS) Des milliers d’admirateurs de William Shakespeare ont investi samedi Stratford-upon-Avon, sa ville natale, pour célébrer le 400e anniversaire de sa mort. A Londres, Barack Obama a savouré quelques passages d’Hamlet au théâtre historique du dramaturge.

“To be or not to be”, la célébrissime tirade d’Hamlet dans la pièce éponyme a enchanté le président américain qui a assisté dans la matinée à une courte représentation organisée pour lui au Shakespeare’s Globe, le théâtre circulaire à ciel ouvert reconstruit en 1996 après avoir brûlé en 1613 alors que se jouait l’une des dernières pièces de William Shakespeare.

“Je ne voulais pas que cela s’arrête”, a déclaré le président américain, ravi, à l’issue de ces quelques passages d’Hamlet joués dans ce théâtre installé sur la rive sud de la Tamise.

A Stratford-upon-Avon, dans le centre du pays, devant plus de 10’000 spectateurs, une parade théâtrale a traversé cette petite bourgade plantée dans la campagne anglaise, pour s’achever à proximité de l’église de la Sainte-Trinité, où se trouve le tombeau de l’auteur. C’est aussi au son d’un groupe de jazz de La Nouvelle-Orléans que la ville a débuté son week-end de commémorations au célèbre barde.

Quarantaine de pièces

“Il comprenait l’humanité, ses triomphes, ses peines, ses desseins profonds, ses émotions, il avait tout capté”, a confié Monica Evans qui incarnait samedi Anne Hathaway, l’épouse du dramaturge, dans les rues de la ville.

Le plus célèbre des auteurs britanniques s’y est éteint le 23 avril 1616 à l’âge de 52 ans. Il a laissé derrière lui une quarantaine de pièces, de “Roméo et Juliette” à “Macbeth” en passant par “Hamlet”, des oeuvres entrées dans le patrimoine culturel mondial.

Shakespeare aujourd’hui, ce sont des pièces jouées toute l’année dans le monde entier dans des dizaines de langues, adaptées en film, revisitées en opéra rock, en dessins animés, voire même en manga, où les Capulet et les Montaigu sont des gangs de yakuzas.

Fine fleur de la scène artistique

“Ces récits, par leur force, transcendent toutes les langues”, selon Dominic Dromgoole, le directeur artistique du Shakespeare’s Globe qui a fait visiter samedi les lieux à Barack Obama.

Pour rendre à l’auteur un hommage digne de son talent, le Royal Shakespeare Theatre a convié à Stratford-upon-Avon les comédiens les plus en vue du pays: Judi Dench, Helen Mirren, Ian McKellen, Benedict Cumberbatch ou Joseph Fiennes. Intitulé “Shakespeare Live!”, ce spectacle devait être retransmis en direct à la TV et dans plusieurs cinémas à travers l’Europe.

Un feu d’artifice devait venir ponctuer cette journée rythmée par du théâtre de rue, des danses et des concerts. Cet anniversaire a aussi été l’occasion de découvrir ce qui fut très certainement la salle de classe du “Barde immortel”. Située dans l’école Edouard VI, elle fait partie d’un ensemble historique construit entre 1418 et 1420.

C’est ici, entre les quatre murs d’une petite pièce à colombages restaurée pour quelque 1,8 million de livres (2,5 millions de francs), que le dramaturge aurait appris, vraisemblablement entre 1571 et 1578, l’anglais, la musique, le catéchisme et le latin.

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