Sika: administrateurs et héritiers se querellaient depuis longtemps

(Keystone-ATS) Les administrateurs du groupe zougois de spécialités chimiques Sika et la famille héritière se querellaient déjà avant la crise actuelle. Dans le Tages Anzeiger et le Bund, l’héritier Urs Burkard en parle comme de la raison ayant poussé la famille à vendre la société.

Plus les frictions entre les fondateurs et le conseil d’administration allaient, moins elles étaient justifiées et plus le respect diminuait, souligne Urs Burkard, représentant de la famille au sein du conseil d’administration de Sika, dans des interviews parues mercredi dans les deux quotidiens alémaniques.

Les représentants de la famille héritière n’ont pas été acceptés par certains au conseil d’administration, explique-t-il. “J’avais moi-même remarqué comment le respect envers nous, les cinq frères et soeurs, disparaissait”, affirme M. Burkard.

“On le sent, quand quelqu’un veut vous arracher l’entreprise de force, mais on ne peut pas s’y opposer”, poursuit-il. Un état de fait qui a “précipité notre besoin de régler la succession”.

“Mieux se renseigner”

La holding familiale Schenker Winkler (SWH) a annoncé en décembre dernier la cession de ses actions à Saint-Gobain, pour un montant de 2,75 milliards de francs. Les administrateurs qui se sont dits sidérés par cette opération et ont affirmé ne jamais l’avoir pensé possible “auraient dû mieux se renseigner”, critique Urs Burkard.

Le secrétaire du conseil d’administration, le juriste Stefan Mösli, aurait dû savoir que la famille avait toujours laissé ouverte la possibilité de vendre, fait valoir M. Burkard. La participation des héritiers au capital se monte à 16,1%, mais représente 52,4% des droits de vote. Ce qui permettait à Saint-Gobain de prendre le contrôle de Sika sans faire d’offre publique d’achat (OPA).