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Silvio Berlusconi a eu recours aux services de la mafia sicilienne

(Keystone-ATS) L’ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a versé à la mafia sicilienne “des sommes importantes” pour assurer sa protection dans les années 1970. Ces informations figurent dans les attendus d’un jugement de la Cour de Cassation publiés mercredi par les médias italiens.

Dans ce document de 146 pages, le Cavaliere est décrit comme “une victime qui a agi par nécessité” et “a payé des sommes importantes pour sa sécurité et celle de sa famille”.

La Cour avait décidé en mars d’annuler la condamnation à sept ans de prison d’un proche de M. Berlusconi, le sénateur Marcello Dell’Utri, pour complicité avec la mafia. La Cour avait alors estimé que certaines preuves manquaient contre le sénateur et demandé un nouveau procès contre ce dernier.

Toutefois, dans ses attendus, la plus haute juridiction italienne estime que le sénateur sicilien “a joué le rôle de médiateur” entre Silvio Berlusconi et le crime organisé. Dell’Utri était “l’auteur d’un accord de protection et de collaboration entre Berlusconi et la mafia”, affirme-t-elle.

“L’homme providentiel”

M. Dell’Utri, originaire de Palerme, avait été condamné en première instance en décembre 2004 à 9 ans pour sa proximité douteuse avec certains chefs de la mafia sicilienne, Cosa Nostra. En juin 2010, la Cour d’appel de Palerme avait confirmé cette condamnation, mais avait réduit sa peine de 9 à 7 ans.

Au cours de ce procès, un repenti de la mafia avait accusé le sénateur d’avoir été “l’intermédiaire et l’homme providentiel” pour préparer l’arrivée sur la scène politique de forces bien disposées à l’égard de Cosa Nostra. Mais son témoignage avait ensuite été mis en doute.

M. Berlusconi a démissionné en novembre dernier de son poste de président du Conseil, affaibli par une série de scandales sexuels et une crise financière qui menaçait son pays d’asphyxie. Il est poursuivi dans trois procès: affaire Mediaset (fraude fiscale et faux en bilan), Ruby (prostitution de mineure et abus de pouvoir), Unipol (violation du secret de l’instruction).

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