Des perspectives suisses en 10 langues

Soins dentaires: la Suisse devrait améliorer la prévention

L'école contribue à améliorer l'hygiène dentaire, notamment auprès des élèves immigrés (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Les jeunes Suisses excellent en matière de santé dentaire. Reste un potentiel d’amélioration, notamment en faveur des personnes à revenu modeste ou d’origine étrangère. Côté finance, les coûts sont stables depuis dix ans.

“Contrairement aux coûts de la santé couverts par l’assurance maladie, la facture des soins dentaires est maîtrisée: elle a évolué moins vite que le PIB ces dix dernières années”, déclare Olivier Marmy, vice-président de la Société suisse de médecins dentistes (SSO), dans une interview à 24 Heures parue samedi.

Il rappelle que la dépense moyenne par Suisse atteint près de 8700 francs par année pour la santé, dont 500 francs pour les dents. Un contrôle et un détartrage suffisent selon lui à garantir une bonne santé dentaire, moyennant 150 à 300 francs par année.

“La plupart des problèmes dentaires peuvent être évités”, affirme-t-il. Pour appuyer son propos, le praticien rappelle les progrès fulgurants atteints en matière d’hygiène dentaire depuis les années 1960: “entre 1970 et 2006, la prévalence de caries chez les recrues de 20 ans a diminué de 80%”.

Dépistage à l’école

Ce qui n’empêche pas d’améliorer encore la prévention. Le docteur cite notamment le dépistage de la carie à l’école qui reste encore trop disparate d’une commune à l’autre. L’aspect économique n’est pas le principal obstacle. Pour Olivier Marmy, il faut plutôt davantage miser sur des assistants en prophylaxie, spécialement formés.

“Le défi est de cibler et d’adapter les efforts de prévention aux petits groupes de population à risque, sans baisse la garde sur l’hygiène dentaire bien intégrée par le plus grand nombre”, poursuit-il. La prévention au biberon sucré devrait intervenir avant même la naissance du bébé, selon lui.

Initiatives cantonales

Quant à la question du renoncement aux soins pour des motifs financiers, Olivier Marmy se veut très prudent: cela toucherait environ 4,5% des personnes – 2,9% pour les Suisses, 8% pour les immigrés. “Comme le renoncement semble aussi concerner des personnes à revenu plus élevé, on est tenté de croire qu’il porte au moins en partie sur les soins facultatifs. Ils sont différés ou annulés, sans dommage pour le patient”, relève le spécialiste.

Dans les cantons de Vaud et Genève, des initiatives de la gauche ont abouti pour exiger une assurance dentaire obligatoire. Le gouvernement vaudois a élaboré un contre-projet qui devrait être prochainement débattu au Grand Conseil.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision