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Stan Wawrinka est parti de trop loin

(Keystone-ATS) Il reste encore une marche à Roger Federer pour signer le plus beau comeback de l’histoire. A lui de la franchir dimanche en finale de l’Open d’Australie.

Le Bâlois est sorti victorieux du derby helvétique face à Stan Wawrinka. Il s’est imposé 7-5 6-3 1-6 4-6 6-3 après 3h05′ de jeu dans une demi-finale qui aura épousé un scénario inattendu à défaut de tenir toutes ses promesses sur le plan de la qualité du jeu.

Qui aurait pensé, en effet, une seule seconde que Stan Wawrinka puisse revenir dans le match après la perte du deuxième set ? A 7-5 6-3, le Vaudois sortait du court le linge sur la tête, en pleurs même selon des témoins…

2 matches perdus seulement sur 251

A cet instant de la partie, les chiffres parlaient d’eux-mêmes pour souligner l’immensité de la tâche qui attendait le Vaudois. Dans les tournois du Grand Chelem, Federer n’a en effet, perdu que 2 matches sur… 251 après avoir mené deux sets à rien, en 2011 contre Jo-Wilfried Tsonga à Wimbledon et Novak Djokovic à Flushing Meadows. Il convient également de rappeler que Stan Wawrinka n’avait pas gagné un seul des treize matches qui l’avaient opposés avant cette demi-finale à Roger Federer sur une surface rapide.

Après s’être fait poser un +tape+ à ce genou droit qui le tracasse depuis quelques jours, Stan Wawrinka a eu l’immense mérite de croire à une impossible “remontada”. Il exploitait un coup de mou de son adversaire pour revenir à deux manches à une. Il signait même le break d’entrée de jeu dans le quatrième set. Mais incapable de le confirmer, il devait, comme aux premier et deuxième sets, faire la course depuis l’arrière. A 4-3, il se retrouvait proche du précipice à 30-30 et à deuce. Mais il pouvait s’en sortir pour réussir le break au neuvième jeu sur une petite merveille de passing en coup droit tout en finesse.

Une faute en revers qui a tout changé

C’était au tour de Roger Federer de demander à regagner les vestiaires pour un temps mort médical avant d’attaquer le cinquième set, le 46e de sa carrière, le 45e pour Stan Wawrinka, mais aussi le premier l’un contre l’autre. A 1-1 30-40, Roger Federer avait le bonheur d’écarter une balle de break sur un échange où il ne fut pas le plus malheureux. A 2-2 et à 30-40 encore, c’est cette fois Stan Wawrinka qui commettait une faute directe en revers sur un nouveau point qui aurait pu, qui aurait dû lui permettre de prendre les devants.

A 3-2, le Vaudois cédait son service sur un jeu catastrophique de sa part, comme si ce maudit revers dans le filet trottait encore dans sa tête. Lors de ce jeu de service perdu à 15 sur une double faute, il est apparu très éprouvé physiquement. Pour “Stanimal”, ce cinquième set fut sûrement celui de trop.

Roger Federer disputera dimanche une vingt-huitième finale dans un tournoi du Grand Chelem pour viser une dix-huitième couronne. A 35 ans et 174 jours, il est devenu le joueur le plus âgé depuis Ken Rosewall en 1974 à se hisser en finale d’un des quatre tournois majeurs. Titré à quatre reprises à Melbourne en 2004, 2006, 2007 et 2010, le Bâlois affrontera dimanche soir à 19h30 (09h30 en Suisse) le vainqueur de la demi-finale qui opposera vendredi Rafael Nadal à Grigor Dimitrov. Selon Andy Roddick qui est présent à Melbourne, une finale Federer – Nadal pourrait être tout simplement le plus grand match de tous les temps. On n’est pas loin de le rejoindre.

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