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Succession: Jean-Michel Jarre porte son cas devant la CEDH

Jean-Michel Jarre fait appel à la CDEH pour la succession de son père. KEYSTONE/MANUEL LOPEZ sda-ats

(Keystone-ATS) La justice française prive Jean-Michel Jarre de l’héritage de son père, Maurice Jarre, lauréat de 3 oscars pour la musique des films “Lawrence d’Arabie”, “Docteur Jivago” et “La route des Indes”. Le musicien français saisit la Cour européenne des droits de l’homme.

“La requête Jarre/France a été introduite le 21 mars 2018”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), basée à Strasbourg. “Ma soeur Stéfanie et moi portons notre cas devant la Cour européenne des droits de l’homme, pour manquement au respect des droits de la famille et pour atteinte excessive à notre sécurité juridique”, écrit le pionnier de la musique électro dans une tribune publiée par le journal Le Parisien.

Une requête semblable des enfants de Michel Colombier, arrangeur de Serge Gainsbourg ou Madonna, a également été introduite en mars. Ce type de requête est “inédit” pour la CEDH, a précisé le porte-parole de l’institution, dont les procédures durent généralement aux alentours de trois ou quatre ans.

Semblable à l’affaire Halliday

Cette succession contestée de Maurice Jarre était apparue au grand jour au début de la bataille judiciaire autour de l’héritage de Johnny Hallyday, entre sa veuve et les deux aînés de la rock-star. Ces derniers contestent le testament américain de leur père les ayant déshérités en vertu de la loi californienne.

En septembre 2017, la Cour de cassation avait décidé, dans une affaire présentant de nombreuses analogies, de déshériter Jean-Michel Jarre et sa soeur, sachant que leur père avait organisé sa succession selon le droit californien.

Décédé en 2009, Maurice Jarre a légué tous ses biens à sa dernière épouse via un “family trust”, une structure juridique prévue par le droit californien.

“Le droit des héritiers n’est pas seulement une affaire d’argent, il touche des domaines bien plus importants que sont la protection des liens familiaux et, pour les créateurs, le droit moral des artistes”, avance Jean-Michel Jarre, dans sa tribune.

“L’interdiction d’avoir accès, si on le désire, à une photo, à un effet personnel de son père ou de sa mère. Voilà ce qui est choquant”, déplore le musicien de 69 ans.

Parmi les arguments avancés, il insiste également sur le manque à gagner pour l’État français lié aux successions reposant sur des “montages juridiques” à l’étranger ainsi que la succession sur le plan artistique.

“Il y a aussi ces dizaines de demandes d’utilisation des oeuvres de notre père qui arrivent chez moi et qui resteront sans réponse”, dénonce-t-il.

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