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Suisse: une victoire pour classer l’affaire

(Keystone-ATS) Une chance en or se présente à la Suisse ce mercredi au Parc des Princes: obtenir sa qualification pour les huitièmes de finale de l’Euro dès son deuxième match du tournoi.

Quatre jours après le succès 1-0 obtenu à Lens devant l’Albanie, la formation de Vladimir Petkovic peut assurer sa place parmi les seize meilleures équipes de cet Euro à la faveur d’une victoire devant la Roumanie. Si elle l’obtient, elle n’aura fait que respecter la feuille de route établie par le sélectionneur: se qualifier après les deux premiers matches avant de jouer la première place du groupe dimanche à Lille contre la France.

La performance en demi-teinte livrée contre les Albanais, si elle a nourri le feu des critiques, donne paradoxalement bien des raisons d’espérer. Samedi à Lens, la Suisse a cueilli les trois points malgré la discrétion de Stephan Lichtsteiner, les approximations de Johan Djourou, l’effacement de Xherdan Shaqiri et le manque de réalisme de Haris Seferovic. Ces quatre hommes seront en quête de rachat à Paris. Les deux premiers ont suffisamment d’orgueil pour rebondir. Xherdan Shaqiri a, quant à lui, tenu un discours très ambitieux lundi après-midi. A lui de le mettre en conformité avec ses actes. Enfin, Haris Seferovic n’a cessé d’être soutenu par ses coéquipiers. Ils croient en lui. Vladimir Petkovic aussi.

Le lumineux souvenir de Detroit

Le 22 juin 1994, la Suisse avait pu compter sur un avant-centre très inspiré pour battre 4-1 la Roumanie à Detroit lors d’une rencontre qui demeure à ce jour la plus belle qu’elle n’ait jamais livrée dans une phase finale. On veut parler d’Adrian Knup, auteur d’un doublé contre les coéquipiers de Gheroghe Hagi. Ce jour-là, les attaquants suisses – Chapuisat et Sutter avaient également marqué – avaient témoigné d’une précision chirurgicale face à une sélection qui était déjà dirigée par le “Général” Anghel Iordanescu…

Battue 2-1 vendredi dernier par la France, la Roumanie se doit de prendre certains risques au Parc des Princes même si un nul lui permettra de rester dans la course à la qualification. Pour la Suisse, un partage des points serait a priori une bonne affaire. Lors des Coupes du monde 1990 et 1994, toutes deux disputées par 24 équipes comme cet Euro 2016, aucun troisième de groupe avec un total de quatre points n’a été éliminé. “Mais quatre points pourraient ne pas suffire, glisse avec raison Yann Sommer. Pour éviter tout calcul, il faut gagner mercredi.”

Une “carte blanche” à exploiter

Même si le scénario du match veut que la Roumanie attaque, Vladimir Petkovic ne cherchera pas son salut dans un réflexe qui commanderait de parquer un bus devant son extraordinaire gardien. L’ancien entraîneur des Young Boys s’efforce depuis deux ans de prôner un style plus offensif. Samedi à Lens, il avait opté pour un 4-2-3-1. Mais en phase d’attaque, le système change. Valon Behrami se place à la hauteur des deux centraux pour permettre à Stephan Lichtsteiner et à Ricardo Rodriguez de prendre l’espace. On se souvient que le sélectionneur avait très souvent joué en 3-4-3 avec les Young Boys. Avec deux latéraux si brillants en phase offensive, Vladimir Petkovic est prêt à prendre certains risques.

Jusqu’à présent, Lichtsteiner et Rodriguez n’ont justifié qu’avec une certaine parcimonie cette sorte de “carte blanche” qu’ils ont reçue. A Lens, ils furent flamboyants lors du premier quart d’heure avant de s’éteindre doucement. Au Parc des Princes, on leur demandera de tourmenter la défense roumaine sur l’ensemble du match. Ils en ont les moyens. Et à la veille peut-être de rejoindre l’Angleterre – Chelsea pour Lichtsteiner et Arsenal pour Rodriguez -, frapper un grand coup au Parc des Princes ne serait pas une mauvaise idée.

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